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mercredi 17 janvier 2018

NDDL: Macron fait marche arrière et renonce à son engagement

"Les conditions ne sont pas réunies pour mener à bien le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes," assure Édouard Philippe

"Le gouvernement a pris sa décision" : il ne fait pas ce qu'il dit...

Macron envoie son collaborateur à Matignon confirmer l'abandon du projet, ce mercredi 17 janvier, à l'issue du Conseil des ministres à l'Élysée. La ZAD devra être libérée "d'ici le printemps prochain". 

Le projet sera bien "abandonné". "Si la décision avait été facile, elle aurait été prise depuis longtemps", tente de se justifier le chef du gouvernement, rappelant les débats autour du projet depuis cinq décennies. L'aéroport de Nantes-Atlantique sera donc "modernisé", a indiqué Édouard Philippe, c'est-à-dire étendu. Les aéroports de Brest et Rennes seront eux aussi sollicités. 

Par ailleurs, la ZAD (un détournement de "zone d'aménagement différé" en "zone à défendre" : sorte de squat à vocation politique, voire zone de non-droit) devra être évacuée. "Nous mettrons fin à la zone de non droit qui prospère depuis près de dix ans", a promis Edouard Philippe. 
"La demande de prorogation de la déclaration d'utilité publique sera retirée. La déclaration d'utilité publique actuelle deviendra donc caduque le 8 février prochain", a-t-il précisé. 
De plus, les trois routes qui traversent la zone devront être à nouveau praticables, a-t-il précisé. Les agriculteurs dont les terres sont occupées par les zadistes vont pouvoir les récupérer. "Les occupants illégaux devront partir d'ici le printemps prochain ou seront expulsés", a averti le Premier ministre. 

Les élus locaux avait eu la primeur de la décision dans la matinée.
Le gouvernement avait confirmé à plusieurs élus locaux l'abandon du projet d'aéroport contesté à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) dans la matinée. Une trahison", selon ces élus qui étaient favorables au nouvel aéroport. 


"C'est officiel. C'est abandonné". Le projet de transfert d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes ne verra pas le jour, a indiqué Philippe Grosvalet, président du syndicat mixte aéroportuaire (SMA) et président du Conseil départemental de Loire-Atlantique, après avoir eu au téléphone un conseiller du Premier ministre Edouard Philippe dans la matinée. Le SMA regroupe les collectivités favorables au projet d'aéroport. 

Après six mois de médiation et une ultime consultation, l'exécutif a choisi d'abandonner le projet controversé d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, malgré des décisions de justice et un référendum départemental favorables. 

• Un projet passionnément controversé depuis 50 ans 

Prévenu par un conseiller de Matignon, Philippe Grosvalet fustige "un véritable reniement" et "une très très mauvaise décision du président de la République". "C'est pire que de la déception, c'est quasiment une trahison", s'étrangle l'élu. 
L'alternative devrait être d'aménager l'actuel aéroport Nantes-Atlantique, comme l'envisageaient des médiateurs dans leur rapport remis le 13 décembre. Malgré les multiples rejets des recours en justice des anti-aéroport, le soutien au projet d'une majorité des élus de Bretagne et des Pays-de-la-Loire, ainsi qu'un référendum consultatif favorable, mais étriqué (55,17%) en Loire-Atlantique en juin 2016, l'exécutif a préféré lâcher "NDDL"

Né dans les années 60, relancé en 2000,  l'aéroport "du Grand Ouest"  - attribué à Vinci par appel d'offres en 2010 - a traversé un demi-siècle, pour finalement devenir le symbole des atermoiements du quinquennat Hollande, des  conflits environnementaux emblématiques du pays, mais aussi de la montée en puissance de la république des juges.

• Evacuation de la ZAD ce mercredi 
Edouard Philippe, qui a rencontré plus de 100 élus de l'Ouest depuis début janvier et s'est rendu en catimini samedi à la mairie de Notre-Dame-des-Landes, avait reconnu mardi, devant les députés la République en marche (LREM), la difficulté de trancher. "Quelle que soit la réponse, elle sera mauvaise car elle fera des mécontents", a-t-il admis. 

Malgré l'abandon, l'exécutif ne veut pas perdre la face et s'est engagé à évacuer la ZAD. Des renforts de sept escadrons de gendarmerie mobile, soit plus de 500 hommes, sont attendus mercredi sur place, selon une source proche du dossier, avec l'objectif de quadriller la zone et de procéder à des contrôles pour éviter l'arrivée de renforts d'activistes dans la ZAD. Plusieurs compagnies de CRS seront cantonnées à Nantes et Rennes, prêtes à intervenir et assurer le maintien de l'ordre en cas de manifestations. Soit quelque 1.500 personnels de maintien de l'ordre.

Le mouvement anti-aéroport Ayrault, qui prévoit une conférence de presse deux heures après l'annonce du Premier ministre, s'est donné rendez-vous mercredi à 18h00 à "La vache rit", une grange servant de lieu de rassemblement en plein coeur de la ZAD. 

• Occupants et partisans déçus.
Pour ses partisans, le nouvel aéroport devait permettre d'assurer le développement attendu du trafic aérien depuis Nantes, tout en soulageant les aéroports d'Ile-de-France, face à la saturation attenduedans sa version actuelle, de Nantes-Atlantique, puisque son extension était gelée par les luttes menées par les écologistes et anti-libéraux.  

"Il faudra gérer la déception des partisans de l'aéroport, c'est une désillusion pour eux c'est certain", reconnaît un parlementaire anonyme. "Mais ce sont principalement des élus, il n'y a pas de mouvement citoyen de masse pour l'aéroport", selon le même élu masqué.

• Et maintenant, quel avenir ?
Pour les activistes, Notre-Dame-des-Landes était devenu un de ces "grands projets inutiles", condamnant un beau bout de zone humide au nom du développement d'un mode de transport contradictoire avec les objectifs de la France de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. 

L'agrandissement de Nantes-Atlantique, une option longtemps écartée par les pouvoirs publics, en raison notamment de la présence d'une zone naturelle protégée à proximité et de la problématique du survol de Nantes, reste toutefois entouré d'incertitudes. Pour l'heure : comme la GPA après le mariage pour tous, une chose après l'autre... "Il s'agit de rallonger la piste vers le sud, l'extension des terminaux, l'aménagement des pistes de circulation pour les avions et changer la pente de la piste pour réduire les nuisances sonores", énumère un des élus voilés partisans de cette option. "Rallonger la piste en tant que tel le prendrait six semaines. Au total, je pense qu'en deux ans tout peut être réglé", juge le même optimiste.


  • La décision de Macron est vivement contestée par les élus partisans de Notre-Dame-des-Landes.
  • L'ex-président les Républicains (LR) de la région Pays de la Loire, Bruno Retailleau, ou la maire PS de Nantes Johanna Rolland, ont répété leur déception. Sur Twitter, l'ex-premier adjoint de Jean-Marc Ayrault dénonce une "trahison du Grand Ouest" et un "déni de démocratie". 







  • Macron se renie.
  • Macron promettait de construire l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
    Pendant la campagne, le candidat Macron s'était engagé à respecter le référendum validant la construction de Notre-Dame-des-Landes.
    "Je fais ce que j'ai dit". Emmanuel Macron a atteint son seuil de fiabilité avec ce dossier explosif de Notre-Dame-des-Landes. En annonçant l'abandon du projet d'aéroport, le chef de l'Etat ne respecte pas sa promesse de campagne. Interrogé dans l'Emission politique sur France 2, le 6 avril, le candidat Macron avait promis de construire l'aéroport s'il était élu. Il souhaitait respecter le référendum départemental de juin 2016, lors duquel 55% des votants s'étaient prononcés en faveur du projet. "Je prends l'engagement de faire respecter ce vote, avec ma méthode", avait assuré le candidat face à Bruno Retailleau, président du Conseil régional des Pays de la Loire et fervent soutien de l'aéroport.
    Alors que la droite réclamait à l'époque un "acte d'autorité" du gouvernement et l'évacuation de la ZAD, le candidat Macron avait exposé sa méthode: "Je nomme un médiateur pour faire tomber la pression pour une durée de six mois maximum. A l'issue de ces six mois, je ferai évacuer la zone avec les forces de l'ordre qui s'imposent". "C'est facile de dire: 'moi, j'enverrai l'armée". Allez faire un Sivens puissance 10...", avait-il craint, en référence à l'ultra tué dans un violent affrontement de l'extrême gauche avec la gendarmerie. "Je regarderai la situation; j'essaierai d'apaiser les choses. Si je n'y arrive pas, je prendrai mes responsabilités." 
    • Et maintenant, quel avenir ?
    Pour les activistes, Notre-Dame-des-Landes était devenu un de ces "grands projets inutiles"condamnant un beau bout de zone humide au nom du développement d'un mode de transport contradictoire avec les objectifs de la France de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. 
    L'agrandissement de Nantes-Atlantique, une option longtemps écartée par les pouvoirs publics, en raison notamment de la présence d'une zone naturelle protégée à proximité et de la problématique du survol de Nantesreste toutefois entouré d'incertitudes. Pour l'heure : comme la GPA après le mariage pour tous, une chose après l'autre... "Il s'agit de rallonger la piste vers le sud, l'extension des terminaux, l'aménagement des pistes de circulation pour les avions et changer la pente de la piste pour réduire les nuisances sonores", énumère un des élus voilés partisans de cette option. "Rallonger la piste en tant que tel le prendrait six semaines. Au total, je pense qu'en deux ans tout peut être réglé", juge le même optimiste. 

    • Le contribuable versera au moins 350 millions à Vinci
    Un éventuel abandon du projet soulève aussi la question de l'indemnisation prévue pour Vinci qui, selon le rapport remis à Edouard Philippe, pourrait atteindre 350 millions d'euros.

    Mardi, le PDG de Vinci, Xavier Huillard, a évoqué un contrat "béton", après des rumeurs démenties de contestation de certaines clauses du contrat par l'Etat. Certains élus suggèrent une négociation avec le géant du BTP - également exploitant de Nantes-Atlantique ! -  et qui se place en vue de la possible privatisation des Aéroports de Paris (ADP).
    Vinci pourrait obtenir des compensations lors de prochaines passationss de marchés publics...

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