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mardi 16 mai 2017

Les premiers reniements du président Macron

Conflits d'intérêts, cumul des mandats... Macron, héraut défaillant de la de la moralisation

Emmanuel Macron, lors de la présentation de son programme, avait insisté sur la nécessité de moraliser la vie publique. 

Résultat de recherche d'images pour "Emmanuel Macron, lors de la présentation de son programme, a insisté sur la nécessité de moraliser la vie publique. afp.com/Lionel BONAVENTURE"
Emmanuel Macron, lors de la présentation de son programme,
avait insisté sur la nécessité de moraliser la vie publique
Il était encore question de transparence, lors de la présentation de son projet, le jeudi 2 mars 2017. Le candidat Macron avait proposé une série de mesures  de moralisation de la vie publique, lesquelles avaient été ressenties comme des attaques de campagne contre ses deux principaux rivaux, Marine Le Pen et François Fillon, qui ont été visés par la presse, suivie de la justice. Leurs ennuis judiciaires avaient pollué le débat et donné une tonalité particulière à la présentation du programme présidentiel du candidat par procuration de Hollande, Emmanuel Macron,  qui avait accusé ses deux concurrents "de s'attaquer délibérément à l'Etat de droit".
Or, la transparence de la vie publique n'est pas la spécialité du premier ministre nouvellement nommé. D'après les informations de Mediapart, E. Philippe avait écopé d'un blâme de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) en 2014, suite à une déclaration de patrimoine opaque."La valeur de son appartement à Paris ? 'Aucune idée'. Ses parts dans une résidence de Seine-Maritime ? 'Aucune idée'. Son bien en Indre-et-Loire ? 'Aucune idée'", rapporta Mediapart. Malgré les relances de la Haute autorité, le député s'était toujours refusé à communiquer les valeurs ou le prix d'achat de ses propriétés. Aujourd'hui la constitution du gouvernement serait retardée -nous assure-t-on- pour permettre à la Haute autorité de contrôler ses ministres. "Les 'blancs' d’Édouard Philippe portaient atteinte au 'caractère exact' de sa déclaration et la HADVP n'avait pas estimé pour autant estimé qu’ils justifiaient une quelconque saisine de la justice.Résultat de recherche d'images pour "moralisation cumul des mandats"
L'ancien ministre de l'Economie de Manuel Valls s'était défendu de vouloir  "jeter le soupçon ou l'opprobre sur la totalité des élus". "Il y a nombre d'élus (...) qui ont toujours respecté les lois de la République et la moralité et se trouvent aujourd'hui pris dans ce débat qui est une lèpre pour la dignité de notre vie publique", avait-il déclaré lors de son intervention, par laquelle le candidat Macron s'engageait à une "stratégie de moralisation de la vie publique". 

Ainsi, le candidat proposa-t-il concrètement d'interdire à tout élu ou ministre d'embaucher un membre de sa famille. Mais on apprit bientôt qu'il comptait bien pourtant donner un rôle officiel à son épouse en faisant créer le statut de Première Dame... 

Il souhaita également interdire aux parlementaires d'exercer une activité de conseil parallèlement à leur mandat "pour mettre fin aux conflits d'intérêts". Un serpent de mer qui, depuis toujours, agite les flots politiques lors de la sortie de fonction des ministres et hauts fonctionnaires, mais qu'il promettait de dompter, en même temps qu'il contrôlerait les entrées de membres du gouvernement issus de la société civile. Ce qui vaut aux grévistes de Whirlpool et aux salariés d'entreprises en cours de licenciements, tels ceux de GM&S société menacée de liquidation judiciaire à La Souterraine dans la Creuse, ou des magasins Tati, mis en vente, d'attendre 48 heures de plus la constitution du nouveau gouvernement et la réunion du premier Conseil des ministres. Résultat de recherche d'images pour "moralisation activité de conseil  mandat"
Or, le nouveau premier ministre, Edouard Philippe, a travaillé pour le groupe Areva en tant que directeur des affaires publiques (2007-2010), c'est-à-dire en charge du lobbying pro-nucléaire de cette multinationale, alors qu'il venait tout juste d'être membre du cabinet d'Alain Juppé, ministre de l'Ecologie (2007).
Il souhaita également fiscaliser "l'intégralité de la rémunération des parlementaires notamment l'indemnité représentative de frais de mandat". "Un parlementaire doit vivre comme un cadre commercial. Il a des frais liés à son activité? Très bien, il peut les déduire. Mais il doit donner ses justificatifs, contrôlables par le fisc", confia Emmanuel Macron au Parisien

Il proposa enfin d'interdire à tout détenteur d'un casier judiciaire de se présenter à une élection et prôna la suppression du régime spécial des retraites des parlementaires. 

Limitation du cumul dans le temps

Héraut du renouvellement, le président trentenaire qui n'a jamais exercé aucun mandat électif, clamait sa volonté d'interdire le cumul de trois mandats identiques successifs. Pour assurer le "pluralisme de la vie politique", l'ex-banquier s'engagea sur une série de mesures: réduction d'un tiers du nombre de parlementaires (et ce n'est encore pas valable pour la législative de juin), renforcement des obligations des partis en terme de parité et rénovation du fonctionnement du Parlement, qui passerait plus de temps à contrôler l'action du gouvernement qu'à voter la loi. Macron n'a-t-il pas énoncé son appétence pour le gouvernement par ordonnances ?
Or, Jean-Yves Le Drian, 70 ans, que le président Macron pressentirait à nouveau pour un grand ministère régalien (de la Défense ?), avait déjà exercé deux mandats ministériels (secrétaire d'État à la Mer Ministre de la Défense (2012-2017) et a été six fois député du Morbihan (1978-2007) et cumulard au Conseil régional de Bretagne qu'il préside en même temps qu'il dirige les Armées. La presse fait de la dissimulation en le présentant comme président de la région Bretagne de 2004 à 2012 (8 ans), puis comme simple membre depuis 2015 (pour six années de plus). Incarne-t-il le renouvellement des personnels et des moeurs politiques ?
Comment assurer une meilleure "participation" des citoyens à la vie publique? 
Résultat de recherche d'images pour "moralisation vie politique"Emmanuel Macron s'engage sur deux pistes. Le travail des parlementaires serait évalué par des "dispositifs innovants", comme des jurys citoyens
Les communes seront enfin encouragées à développer les "budgets participatifs" et "consulter" ainsi directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public.
Reste à savoir si les citoyens constitués en jurys seront dotés de la capacité de sanction.

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