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lundi 17 octobre 2016

Hollande lâché par les siens, le camp Valls investit le créneau

Avec la déconfiture de Hollande, le beurre et l'argent du beurre pour Valls

Clairement lâché par son propre camp depuis son injure aux magistrats qu'il a traités de "lâches" dans son livre de confidences décapantes 'Un président ne devrait pas dire ça', François Hollande voit la perspective de sa candidature remise en cause, y compris par ses "soutiens" jusqu'ici les plus fidèles. Une opportunité pour Manuel Valls.

"Il ne faut jamais se laisser emporter par tel ou tel bout de phrase, sorti de son contexte", tempèrent quelques-uns. Dans son entretien demandé aux journaux du groupe Ebra, dont Le Dauphiné Libéré, diffusée dimanche, François Hollande a réagi à la vague d'indignation suscitée par ses confidences aux journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme, publiées dans leur livre. 
"Ce qui m'importe, et je ne cesserai de le faire, c'est de restituer la cohérence de mon action. (...) "J'ai fait face à de nombreuses crises. Je n'ai eu aucun répit. Mais j'ai toujours tenu bon", raconte le président de la République.
Pourtant, au sein de son propre camp, le mal est déjà fait. Mêmes ses plus proches soutiens n'hésitent pas à exprimer leur désapprobation et leur doute quant à la légitimité d'une candidature Hollande à la présidentielle.

Il s'est fait hara-kiri
De l'avis général de socialiste, la semaine passée a été catastrophique pour François Hollande et son image. Inconséquent, le chef de l'Etat se retrouve désormais défié par sa propre famille politique. Ses plus fidèles compagnons de route ne cachent plus leur désespoir. "Le livre de Davet et Lhomme, c'est comme le Sofitel de DSK, sans la grossièreté. Il se suicide. Il s'est suicidé. C'est sa façon de dire: 'Je ne veux plus y aller'", estime l'un d'eux, qui préfère garder encore l'anonymat, auprès de L'Opinion

Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, et Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS, n'ont pas tardé à émettre des réserves sur la candidature de l'actuel chef de l'Etat pour 2017. "Il est inaudible pour tout. Il a grillé toutes ses munitions. La question de confiance est posée", tempête une autre figure socialiste, également citée par L'Opinion. "Evidemment qu'il y avait des interrogations sur l'opportunité de sa candidature. (...) C'est le coup de grâce, tout le monde est écoeuré", confie encore une ministre qui se cache pour parler dans l'ombre. 

Or,  dans les prochains jours, les députés socialistes devaient sortir dans les prochains jours leur appel à une nouvelle candidature de François Hollande. Il n'en est désormais plus question... Alors que François Hollande est en campagne aujourd'hui lundi après-midi à Florange, sur le site des hauts fourneaux d’ArcelorMittal dont la fermeture avait été l’occasion d’une crise gouvernementale à la fin 2012, malgré les promesses de Montebourg, son impuissant redresseur de l'Industrie, il tente  de valoriser son quinquennat, niant l'évidence. Mais, la déflagration de ses confidences l'a explosé, et c'est la "chemise arrachée" qu'il se présente désormais à tous, syndicalistes et socialistes, même les plus fidèles.

Un boulevard pour Manuel Valls: saisira-t-il cette opportunité ?

Le sabordage de François Hollande renfloue-t-il Manuel Valls, son premier ministre solidaire ? "On nous demande d'aller au combat pour lui dans les prochaines semaines, mais à déblatérer sur tout et tout le monde, c'est devenu indéfendable", confie à L'Opinion Luc Carnouvas, sénateur du Val-de-Marne et sbire du fidèle premier ministre. "Ce n'est pas un livre-bilan, c'est un livre-testament. On s'est ramassé un seau d'eau froide sur la tête. Maintenant qu'est-ce qu'on fait ?", s'interroge-t-il encore auprès du JDD. 

"On est face à une situation singulière d'un Président empêché par lui-même. Mais on va bouger", prévient un autre vallsiste anonyme.  Rentré de son déplacement au Canada en fin de semaine dernière, Manuel Valls n'a pas dissimulé ses ambitions, indiquant "bien mesurer les conséquences" des propos de François Hollande dans le livre. 
"Tous ces débats, toutes ces discussions" autour de propos du chef de l'Etat rapportés dans le livre des journalistes "ne sont pas bons pour la vie politique et la vie démocratique", a estimé le premier ministre, qui s'exprimait en aparté avec quelques journalistes à Montréal.
Il "faut prendre un peu de hauteur de vue", car "le pays a besoin d'un beau et grand débat sur son destin" et "tout le monde doit se ressaisir", a estimé le chef du gouvernement, qui doit réunir ses proches dans la semaine, et rencontrera des militants socialistes le week-end prochain, lors d'un déplacement à Tours avec Jean-Christophe Cambadélis. Subtilement, la machine semble donc s'emballer.

Accablement général 
Le député socialiste de l'Essonne, Malek Boutih, prend quant à lui moins de pincettes. "Hollande ne peut pas détruire tout un collectif ! Sa candidature ira jusqu’au bout, sauf si un môle de socialistes responsables décide d’une candidature alternative. 
Le seul qui soit en situation d’incarner cette alternative, c’est Manuel Valls !", estime-t-il, selon le JDD. 
Et d'ajouter, fataliste: "La faiblesse de la candidature de Hollande n’est pas un fait nouveau". Depuis la rentrée, tout le monde se disait: 'Hollande va nous conduire à la défaite'. (...) Le livre précipite tout, car désormais il y a l’idée que ce n’est pas seulement une défaite qui nous attend, mais une humiliation suivie d’une fragmentation de la gauche, puis d’une longue traversée du désert". 

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