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lundi 23 mai 2016

Le Havre vote la grève et bloque 40% des importations de pétrole

Loi Travail: la grève s'étend au terminal pétrolier du Havre

Six des raffineries étaient déjà bloquées


Le Havre vient aggraver les difficultés d'approvisionnement en hydrocarbures. La grève fait tâche d’huile sur les sites pétroliers. 
Le personnel de la Compagnie industrielle et maritime (CIM), terminal pétrolier du port du Havre, qui assure 40 % des importations françaises, a voté lundi soir pour la grève, a-t-on appris auprès de membres du personnel.

Dans cette entreprise d’environ 260 salariés, dont la CGT est le syndicat unique, la grève a été votée à une majorité stalinienne de 95 % des voix pour demander le retrait de la loi Travail, selon les mêmes sources. "La direction et les délégués syndicaux sont en réunion pour discuter des conditions de l’arrêt de travail", a-t-on indiqué. 

Grève dans le raffinage

Avant le site du Havre,
six raffineries sur les huit que compte le pays étaient touchées lundi soir, contre quatre dimanche, le mouvement s’étendant du Grand Ouest au Sud-Est, tandis que plusieurs dépôts de carburant restaient bloqués, notamment à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et à Valenciennes (Nord). 

La CIM est l’unique point de passage du pétrole brut au Havre qui représente 40 % des importations françaises. Avec deux terminaux, un au Havre même et un autre au cap d’Antifer, un peu plus au nord, la CIM reçoit le pétrole des tankers arrivant par la mer. Elle stocke du brut et alimente par oléoducs les deux grosses raffineries de Total à Gonfreville-L’Orcher et d’ExxonMobil à Notre-Dame-de-Gravenchon, un peu plus en amont de la Seine. 

La raffinerie Total, la première de France, est à l’arrêt depuis la semaine dernière. Celle d’Exxon, la deuxième du pays, pourrait être arrêtée également si le personnel vote mardi pour la grève.

Quelles sont les raffineries à l’arrêt ?

Sur les cinq raffineries exploitées par Total, française, troisGonfreville-l’Orcher, en Seine-Maritime, Donges, dans la Loire-Atlantique, et Feyzin, dans le Rhône — subissent toujours la "mise à l’arrêt de certaines unités", en raison d’un mouvement de grève de certains salariés. A Grandpuits (Seine-et-Marne) et à La Mède (Bouches-du-Rhône), "des blocages d’expéditions de produits pétroliers" ont conduit à passer la production des sites "en débit réduit", a expliqué le groupe ce lundi matin.

Selon Emmanuel Lépine, secrétaire fédéral de la branche pétrole de la CGT, la raffinerie Petroineos (ex-BP et Ineos) à Lavera, près de Martigues (Bouches-du-Rhône), est également frappée. 

Les deux raffineries Esso de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et de Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime) continuent, elles, à fonctionner normalement, selon une porte-parole, même si à Fos, "les expéditions en camion sont perturbées par des manifestations en dehors du site".

D’autres activités pétrolières touchées

Le personnel de la Compagnie industrielle et maritime (CIM), terminal pétrolier du port du Havre, a voté lundi soir massivement en faveur de la grève de mardi 19 heures jusqu’à vendredi. La CIM est l’unique point de passage du pétrole brut au Havre et alimente par oléoducs les deux grosses raffineries de Total à Gonfreville-L’Orcher et d’ExxonMobil à Notre-Dame-de-Gravenchon, fournissant aussi en carburants les aéroports de Paris.

Plusieurs des 189 dépôts de carburant, dont une cinquantaine ont une capacité de plus de 10.000 m3, qui étaient bloqués par des salariés du secteur depuis plusieurs jours, ont été débloqués par les forces de l’ordre, a confirmé Eric Sellini, coordinateur CGT du groupe Total, sans toutefois pouvoir fournir un nombre précis de dépôts restés bloqués en France.

Le gouvernement envisage des recours à la force pour libérer l'approvisionnement

Certaines actions de blocage de raffineries et de dépôts de carburant ne sont pas "légitimes" et le gouvernement utilisera "tous les instruments" à sa disposition pour les faire cesser, a déclaré lundi le ministre des Finances, Michel Sapin, sur i-télé, fustigeant notamment l’attitude de la CGT

Interrogé sur un éventuel usage de la force, Michel Sapin a répondu : "On verra, tous les outils de la démocratie sont là, et le premier des outils de la démocratie, c’est le dialogue."

Dimanche, le premier ministre, Manuel Valls, et le secrétaire d’Etat aux Transports, Alain Vidalies, avaient prévenu que l’Etat utilisera au besoin la force publique pour "libérer" les dépôts de carburant bloqués par des actions extérieures. Des CRS sont déjà intervenus dimanche matin pour déloger les manifestants de deux dépôts de carburant de Dunkerque (Nord).

Alors que le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a déploré, lundi matin sur RTL, que le gouvernement choisisse "de bomber le torse, [de] gonfler les muscles", au lieu d’être à "l’écoute de ceux qui ne sont pas contents", tandis que Michel Sapin a dénoncé "une CGT, pour des raisons souvent internes, qui s’est extraordinairement durcie et qui n’est que dans la protestation et qui n’est plus du tout dans le dialogue".

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