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vendredi 19 juin 2015

LCI, chaîne paria, bientôt éligible à la TNT?

Les chaînes concurrentes dressent des barrages
Les nantis font de l'obstruction

Des absences aberrantes
Le Conseil d'Etat vient d'annuler la décision du Conseil supérieur de l'audiovisuel dans les dossiers de LCI et de Paris Première, un camouflet qui a sonné l'institution. Pointant du doigt des erreurs de procédure de la CSA, les Sages du Palais Royal ont envoyé au broyeur la copie d'Olivier Schrameck et ainsi redonné espoir aux dirigeants de M6 et de TF1 qui comptent profiter de ce coup de semonce pour prendre la place qui leur revient dans l'offre TNT, mais qui leur avait été sèchement refusée voilà un an.

Or, ce carambolage juridique modifie tout. 
En l'espace d'une année la donne a changé : les paramètres économiques dont le CSA se prévalait à l'époque pour justifier sa décision sont aujourd'hui obsolètes. L'instance de régulation présidée par Olivier Schrameck avait prêté une oreille complaisante aux jérémiades de BFMTV et i-télé notamment qui craignait des intrusions dans le pré-carré de leur marché publicitaire: elles assuraient qu'il n'était pas en mesure de supporter deux chaines supplémentaires dans l'univers de la TNT. Olivier Schrameck avait donc choisi de débouter de ses demandes Paris Première et LCI, ouvrant ainsi une crise au sein de cette dernière, une chaîne d'info condamnée à mort jusqu'à ce que l'horizon s'éclaircisse à nouveau hier. 

La donne a changé, parce que la conjoncture publicitaire a évolué

En télévision, la durée publicitaire poursuit son envahissement depuis un an, simultanément sur les chaînes historiques (+10,6%) et sur celles de la TNT (+22,2%). Le media enregistrait une hausse de +19,8% de sa durée publicitaire en janvier 2015. "Dans la même tendance, le portefeuille annonceurs de la télévision s'enrichissait de 73 annonceurs supplémentaires avec les chaînes de la TNT qui recrutent deux fois plus d'intervenants que les chaînes historiques", relève-t-on dans une étude de l'institut Kantar Media: des tendances qui se confirment et se renforcent en ce début d'été. 

Le CSA ne pourra ignorer l'impact de cette embellie économique quand il sera amené à se pencher sur les dossiers LCI et Paris Première que vont redéposer les groupes TF1 et M6. Or, on imagine mal le CSA refuser de nouveau des fréquences TNT à ces deux chaines, s'il est admis que l'équation publicitaire n'est plus celle qui prévalait il y a un an. C'est l'espoir des dirigeants de TF1 et des salariés de LCI qui pour la première fois depuis le début de cette crise peuvent entrevoir une sortie du tunnel.
C'est aussi un espoir d'avancée de la démocratie qui a tout à gagner au pluralisme.

 

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