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jeudi 15 mai 2014

Jeudi 15 mai: journée de grève des fonctionnaires contre la création de postes sous-payés

Les syndicats mobilisent les fonctionnaires pour défendre leurs salaires

Plus de cinq millions de fonctionnaires sont appelés jeudi à une journée d'action


Infirmiers, bibliothécaires, enseignants, pompiers, douaniers, éducateurs, policiers ou encore gardes champêtres..., ils dénoncent le gel du point d' indice et donc de leurs salaires, qui n'ont pas été revalorisés collectivement depuis près de 4 ans.

Sept syndicats dénoncent "l'absence de négo­cia­tions sala­riales dans la fonc­tion publique et la dégra­da­tion des condi­tions de travail". CGT, FSU, FA-FP (Fédération Autonome de la Fonction Publique), Solidaires, UNSA,  CFTC et même CFDT, tous ont lancé un appel commun pour que les agents se mobilisent "massivement", notamment par la grève, puisque FO les a aussi appelés de son côté à cesser le travail.

Ces syndicats avaient jusqu'ici ménagé le président Hollande:  en deux ans, une seule journée d'action unitaire (CGT, FSU et Solidaires) de fonctionnaires début 2013, mais le mouvement, qui portait déjà sur le pouvoir d'achat, n'avait pas fait le plein. Les syndicats avaient fait montre d'une patience politique angélique, après une longue phase de manifestations au rythme d'une par mois pendant le quinquennat précédent. 
C'est l'effet Valls à Matignon
Les syndicats se disent non politisés, mais le premier ministre est jugé trop à droite. 

L'annonce par le gouvernement Valls du maintien de son gel des salaires jusqu'en 2017 est "inacceptable"
Aujourd'hui, les syndicats descendent dans la rue pour réclamer un dégel du point d'indice, qui sert de base au calcul des salaires et a été bloqué pendant bientôt quatre ans. "Ce qu'on attend aujourd'hui -tous les syndicats-, c'est l'annonce immédiate du dégel de la valeur du point. C'est une justice sociale c'est aussi un besoin économique", dit Jean-Marc Canon (CGT).

Le dialogue promis n'a pas lieu
Le Premier ministre Manuel Valls campe sur ses positions dans un courrier daté du 13 mai adressé aux syndicats, car "les efforts demandés [aux Français] doivent être justes et équitablement répartis", selon lui.

Le représentant du premier syndicat de fonctionnaires fait part d'une "incompréhension par rapport à la politique menée" par la gauche chez les agents. D'après son syndicat "la mobilisation s'annonce massive" dans les trois versants de la fonction publique (Etat, Hospitalier, Territoriale).

Plus de 110 manifestations et rassemblements sont organisés en France

Une manifestation démarre à 14h00 à Paris, depuis Denfert-Rochereau, en présence notamment de Laurent Berger (CFDT) et Thierry Lepaon (CGT). Le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly sera aussi du cortège, mais à part.

"Stop à la perte de pouvoir d'achat"
Les dernières données de l'INSEE confirment que les fonctionnaires ont bien perdu du pouvoir d'achat. Ceux de la fonction publique d'Etat (FPE) ont gagné en 2012 0,8% de moins qu'en 2011 en euros constants, ceux de la Territoriale 0,5% et ceux de l'Hospitalière 0,6%. En cause, le gel du point, à l'inflation, mais aussi à la hausse des cotisations retraites, qui doivent s'aligner sur le privé d'ici 2020.

La CGT estime que si le gel se poursuit jusqu'en 2017 un agent au salaire moyen aura perdu "en perte cumulée, 7.000 euros de salaire" depuis l'arrivée de la gauche au pouvoir.
Mais une augmentation de 1% de la valeur du point coûterait 1,8 milliard d'euros pour les trois fonctions publiques, alors que le gouvernement entend économiser 50 milliards d'ici à 2017, tout en acceptant la création de 31.000 postes d'agents territoriaux.

Début 2014, avant les municipales, le gouvernement a accordé un petit coup de pouce salaires aux plus bas salairesSelon le Premier ministre cela représente "en moyenne 440 euros de salaire net en plus dès l'an prochain pour 1,6 million d'agents". Il n'empêche que les autres comptent sur l'annonce d'un coup de pouce avant les Européennes... 

Les syndicats jugent ce geste très largement insuffisant.
"La politique salariale de ce gouvernement, la CFDT n'en veut plus", dit notamment Brigitte Jumel pour qui il s'agit jeudi de dire "stop à la baisse du pouvoir d'achat".

Mercredi, lors d'une conférence de presse, J.-C. Mailly (FO) a également fait valoir que le gel des salaires va "avoir un effet récessif sur le plan économique et dépressif sur le plan psychologique". Il a réaffirmé que la journée "sera le baromètre de la mobilisation" dans le pays.

L'emploi est un autre motif de grogne

Les créations de postes prévues dans les ministères "prioritaires" (Justice, Police, Education) devant être compensées par des suppressions dans des services déjà "à l'os", selon les syndicats.

La mobilisation intervient aussi à quelques jours de l'ouverture, lundi, de négociations pour remettre de l'ordre dans les parcours professionnels des agents, en revoyant par exemple leurs quelque 1.700 régimes indemnitaires. Son ampleur -ou sa modestie-  ne manquera pas d'impacter ces discussions.

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