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jeudi 25 juillet 2013

Affaire Cahuzac : la commission parlementaire et des ministres protègent Ayrault

Mobilisation des "amazones" du Premier ministre: qu'a-t-il à cacher? 

Crise ouverte à la commission d'enquête parlementaire


Les députés PS en bouclier de Jean-Marc Ayrault
Les députés socialistes de la commission ont fait barrage à l'audition du Premier ministre sur la gestion  de l'affaire Cahuzac par l'Etat. La commission est entrée ouvertement en crise mercredi 24 juillet, au lendemain de la deuxième audition de Jérôme Cahuzac mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale. Les commissaires ont ainsi mis à profit l'approche de la fin de la session extraordinaire et des vacances parlementaires. 
Malgré les promesses de transparence, la majorité socialiste s'est refusée à faire la lumière sur la gestion par l'exécutif de l'affaire du compte caché de l'ancien ministre du Budget. 

La veille, le trou de mémoire de l'ex-ministre du Budget concernant un échange le 16 janvier à l'Élysée avec le président François Hollande, Jean-Marc Ayrault et le ministre de l'Économie Pierre Moscovici, évoqué pourtant par ce dernier, avait conduit des membres UMP de la commission d'enquête à réitérer leur demande d'audition du chef du gouvernement.

Le socialiste Alain Claeys a estimé que l'audition de Jean-Marc Ayrault, "n'apporterait rien "malgré la "défaillance" de son collègue Cahuzac.
Rapporteur de la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Cahuzac,  ce Claeys est député de la Vienne et ancien membre du Conseil général de la Vienne (1982-2008) et du Conseil régional de Poitou-Charentes (1986-1997). C'est un polyvalent, à la fois spécialiste de la ...bioéthique et de l'enseignement supérieur au sein de l'équipe de Vincent Peillon. Le député-maire de Poitiers est un cumulard qui réserve son choix de mandat jusqu'en septembre 2013.

Les députés UMP ont immédiatement dénoncé cette forfaiture


Cette décision de refus de la majorité de convoquer le premier ministre, Jean-Marc Ayrault,, prise par 10 voix contre 8, a provoqué une crise au sein de la commission d'enquête parlementaire, à laquelle les députés UMP ont décidé de suspendre leur participation.
"La majorité vient de prendre une décision extrêmement grave en refusant d'auditionner le Premier ministre, a déclaré l'UMP Daniel Fasquelle. Nous avons décidé de suspendre notre participation aux travaux de la commission tant que nous n'aurons pas entendu le Premier ministre."

Ces députés avaient pour mission de tenter de déceler un éventuel dysfonctionnement de la part de l'Etat,  et notamment d'en savoir plus sur la fameuse réunion du 16 janvier qui se s'est tenue à l'Elysée entre François Hollande, Jean-Marc Ayrault, Pierre Moscovici et Jérôme Cahuzac.

Après ce refus, le secrétaire de la commission, l'UMP Gérald Darmanin (UMP), a présenté sa démission. 
"En s'opposant à l'audition du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, la majorité socialiste refuse que la vérité soit révélée dans l'affaire Cahuzac, a-t-il déclaré. La transparence voulue par les socialistes s'arrête là où la vérité pourrait manifestement les gêner."

Pour 
le président du groupe UMP à l'Assemblée, Christian Jacob,  si le Premier ministre ne vient pas "ça veut dire qu'il a quelque chose à cacher et on est sans doute encore sur un autre scandale derrière cette affaire Cahuzac".

Le ministre des Finances, Pierre Moscovici a pourtant confirmé les informations révélées par Charlotte Chaffanjon dans son livre "Jérôme Cahuzac, les yeux dans les yeux". C'est donc bien lors de cette réunion que le fraudeur fiscal qui était encore ministre du Budget a été pravénu par Moscovici du lancement d'une procédure d'entraide avec la Suisse pour démontrer l'éventuelle existence de son compte non déclaré.

La commission d'enquête parlementaire ne peut pas entendre François Hollande
A défaut, Jean-Marc Ayrault, lui aussi présent à cette réunion, aurait pu éclairer les députés, mais il s'y est refusé, car il aurait pu forcer le barrage dressé par les prlementaires socialistes, peu soucieux de révéler la vérité à leurs mandants, le peuple souverain.
"L'attitude du Premier ministre est choquante, elle est méprisante et humiliante pour l'Assemblée nationale. J'en appelle au président de l'Assemblée nationale", a fait observé Christian Jacob aux journalistes.

Plusieurs ministres ont tenté de justifier la non-audition du Premier ministre 


Les ministres sont montés aux créneaux. Ce jeudi, Michel Sapin était sur Europe 1, Stéphane Le Foll sur RMC, Najat Vallaud-Belkacem sur i-télé, au prétexte d’un affichage de la mobilisation du gouvernement au lendemain de la publication des chiffres du chômage. 
Mais tous ont été contraints de déminer le dossier de la mise hors de portée de Jean-Marc Ayrault par la commission d’enquête parlementaire, chargée de à l'absence de dysfonctionnement des services de l’Etat sur l’affaire Cahuzac.
Le Premier ministre, lui-même, n’a pas échappé à la question. 
Si Ayrault n'a rien à cacher,
pourquoi ces cachotteries?
En visite en Corée du Sud, le locataire de Matignon a tenté de botter en touche, arguant que le rejet de la demande des députés UMP de l’auditionner est "de l’entière responsabilité" de la commission. "Il faut bien séparer l’exécutif et le législatif", a-t-il ajouté. Alors que, de bonne source, il y a bien eu des "contacts ", avant le vote, entre les élus socialistes et Matignon.
Cahuzac aurait trouvé ses maîtres en mensonges...

Selon des propos rapportés dans Le Figaro, le mercredi 15 mai, le ministre Cahuzac
minimisa la gravité de son mensonge sur ses comptes illégaux en Suisse et Singapour. Mais "c'est moins grave de mentir pendant quinze secondes devant 577 députés que de mentir depuis un an sur l'état de la France, comme le fait François Hollande...!", aurait-il déclaré à certains de ses anciens conseillers. 
Un raisonnement sur la hiérarchie du mensonge déjà rapporté début avril par Le Canard enchaîné. Jérôme Cahuzac pointait alors du doigt la politique du gouvernement qui lui aurait ordonné de mentir sur la possibilité de réduire le déficit de la France. "On me dit que j'ai menti sur ma situation personnelle. Cela veut dire quoi? Qu'il y aurait des mensonges indignes et d'autres qui seraient dignes? Quand on ment sur ordre, et pour des raisons politiques, à l'Assemblée, est-ce digne? A ce compte-là, j'ai menti devant l'Assemblée, sur la possibilité de réaliser 3% de déficit en 2013."
Comment donc accorder le moindre crédit aux propos du sombre Ayrault.

Les ministres peinent à justifier la décision de la commission scélérate
 Même pour les ténors de la mauvaise foi, il  est difficile d'expliquer que cette audition n’aurait servi à rien, alors que des doutes subsistent sur la réunion qui s'est bel et bien tenue à l’­Elysée le 16 janvier sur la procédure d’entraide avec la Suisse.
Les ministres se désolidarisent et suggèrent qu’on peut douter de la parole d’un homme qui a trompé le gouvernement, le Parlement, les Français et le président  lequel a poussé son ministre au mensonge ! " Le jeu, c’est celui de la vérité. (sic) C’est de savoir comment chacun a agi dans cette période compliquée où un ministre de la République mentait, mentait, mentait et mentait", a martelé Michel Sapin.
Jérôme Cahuzac n’en a "aucun souvenir" , alors que Pierre Moscovici a affirmé que le ministre délégué au Budget y avait "assisté".

"Les propos de Pierre ­Moscovici ont été clairs. Maintenant, ce que dit ou ne dit pas Jérôme Cahuzac, seul Jérôme Cahuzac en est responsable", a estimé Najat Vallaud-­Belkacem, la porte-parole du gouvernement, bottant en touche. Il est vrai que sa propre mémoire est peu fidèle.

"Il n’y a pas eu de flou", a assuré 
Stéphane Le Foll, le ministre de l’Agriculture, évoquant malencontreusement la critique de F. Hollande par la Ch'tite Aubry le 13 octobre 2011 sur RTL 
: "Quand c'est flou, il y a un loup !" 

Les gros godillots de Sapin

L’exécutif mise sur la lassitude des Français pour ces "faux rebondissements" qui n’ont "aucun intérêt ", selon lui. Eux "voudraient que l’on s’occupe des vrais problèmes", notamment l’emploi, a polémiqué le ministre du Travail, accusant l’UMP de faire "du cinéma". "L’opposition en fait trop ", a tranché Stéphane Le Foll. Ce qui n’empêche pas le ministre délégué aux Relations avec le Parlement, Alain ­Vidalies, de faire de la surenchère sur la droite.

Le gouvernement devra attendre quelques mois pour espérer clore la polémique. Elle pourrait reprendre de plus belle à l’automne, lors de la publication du rapport.

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