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vendredi 18 janvier 2013

La fonction publique se prépare à manifester sa grogne

Trois syndicats de fonctionnaires appellent à la grève le 31 janvier 

Ils comptent faire pression avant la réunion sur les rémunérations 

Le gouvernement veut ouvrir une négociation sur les grilles de salaire. 
Mais la lune de miel entre les fonctionnaires, base de  l'électorat socialiste, et le gouvernement Ayrault, s'achève avec la réunion du 7 février où Marylise Lebranchu lancera la négociation sur les rémunérations avec les partenaires sociaux. Trois syndicats - CGT, FSU dans son sillage, et Solidaires - appellent les agents à une journée de grève le 31 janvier, un jeudi, comme d'habitude

L'enjeu est crucial, puisque le point d'indice - qui sert de base à la rémunération des fonctionnaires - est gelé depuis début 2011. 
"Nous n'accepterons pas que 2013 soit une nouvelle année blanche, prévient Jean-Marc Canon, le secrétaire général des fonctionnaires CGT. Trois ans de gel, c'est du jamais vu depuis la Libération! Il faut qu'avant la réunion, la ministre sente que la mobilisation se crée.» 

FO n'appelle pas à la grève
Force Ouvrière est tout aussi remontée mais préfère entretenir l'illusion du dialogue social. "Nous préférons laisser le dialogue social aller à son terme", assure Christian Grolier, son homologue de FO. 
Non sans exercer un chantage "citoyen" en cas d'échec: "S'il n'y a pas de perspective de hausse du point d'indice à l'issue de la rencontre, nous sonnerons la mobilisation générale." 

La CFDT ne veut pas compliquer la tâche de l'exécutif
Elle se dit ...vigilante. "Sur l'égalité hommes-femmes ou la santé au travail, les choses avancent, assure, seule, Brigitte Jumel, la patronne des fonctionnaires CFDT, en guise de justification. Mais cela ne peut faire oublier le pouvoir d'achat." 

Certains veulent croire à un geste dès 2013
Pourtant "la revalorisation du point d'indice n'est pas prévue dans le budget 2013", a déjà prévenu à plusieurs reprises Jérôme Cahuzac, le ministre délégué au Budget.

Le gouvernement ne peut encaisser le choc d'une hausse de 1 % en 2013. 
Le point d'indice coûte 1,8 milliard par an aux budgets de l'État, de la Sécu et des collectivités locales réunis. le gouvernement doit réaliser 10 milliards d'économies dans les dépenses publiques pour ramener le déficit dans les clous maastrichtiens. Et ce sont les serviteurs de l'Etat qui serviront de variable d'ajustement budgétaire.

Le gouvernement pourrait toutefois dégainer d'autres propositions.

Le jour de carence (non-remboursement du premier jour d'arrêt maladie) apparaît comme une probable monnaie d'échange. Unanimement rejeté par les syndicats depuis son instauration, en 2012, il pourrait être supprimé ou amendé. Problème: les directeurs d'administration réclament son maintien car il serait efficace pour diminuer l'absentéisme… 

Autre monnaie d'échange, proposer
une augmentation du point d'indice à partir de 2014, mais uniquement à condition que la croissance soit au rendez-vous e on peut comprendre que les fonctionnaires n'aient pas envie de parier sur l'avenir. 

Pour l'instant, le gouvernement n'a rien décidé
La ministre devra en outre lancer une négociation sur la refonte des grilles de salaires et des systèmes d'avancement de la fonction publique. Un travail de longue haleine, réclamé avec insistance par les syndicats. 
De fait, la hausse du SMIC de 0,3 % au 1er janvier a obligé le gouvernement à revoir de 19 % le traitement des fonctionnaires, afin qu'ils ne soient pas payés sous le salaire minimum. Ce qui montre l'ampleur de la stagnation des rémunérations dans la fonction publique

Le dialogue qui s'ouvre permettra-t-il de désamorcer la grogne des syndicats
Rien ne dit que l'ouverture d'un tel débat y parviendra, malgré quelques propositions alternatives et l'alliance de la CFDT avec le gouvernement socialiste
D'autant que la rémunération n'est pas leur seul sujet de mécontentement. La poursuite de la réforme de l'État et les 12.000 suppressions de postes cette année dans les ministères non prioritaires également frappés par des réductions budgétaires, font grincer de plus en plus de dents. 

Le 31, la fonction publique ne manque pas de bonnes raisons de se mobiliser contre l'austérité...

1 commentaire:

  1. Nicolas Sarkozy voulait moins de fonctionnaires afin qu'ils soient mieux rémunérés.

    Tous les fonctionnaires ne votent pas à gauche, il y a en de nombreux qui ont des petits salaires et des fins de mois difficiles.

    Le privé s'oppose au public, bien souvent par méconnaissance et se diviser c'est faire le jeu de la hollandie.

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