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dimanche 3 juillet 2011

Champigny-sur-Marne: deux attaques du commissariat, sans conséquences ?

Le commissariat de Champigny-sur-Marne à nouveau pris pour cible

Deuxième assaut: « ny fer, ny feu, rien ne me peult »

La devise de la ville entretient le souvenir du passé guerrier de la ville.
Dans la nuit du dimanche 3 au lundi 4, pour la deuxième nuit consécutive, le commissariat de Champigny-sur-Marne a de nouveau été pris pour cible. Un «engin pyrotechnique» a été lancé vers 1 heure du matin sur la porte du commissariat, heureusement [sic] «sans faire de dégâts ni de blessés», a expliqué sur BFM TV le syndicaliste Frédéric Larive.

Aux alentours de 1h30, quatre engins incendiaires ont été lancés en direction du parking du commissariat de la ville dont certaines cités sont des points chauds du trafic de cannabis.
Il n’y a pas eu d’interpellation et les caméras de surveillance montrent d'ailleurs un seul individu. «L’enquête commence», a souligné le syndicaliste. Et elle pourrait aller très vite, car des empreintes ont été relevées, selon la chaîne d’information.

20 Minutes établit un lien logique: "après les interpellations, les représailles".
Peut-on être à la fois plus démagogue, partisan et irresponsable ?
Le bâtiment a été visé par un «engin pyrotechnique», ce qui est particulièrement flou, mais, pas de quoi en faire un plat, puisqu'"il n'y a eu ni dégâts ni blessé...", insiste-t-on.

Premier assaut: "Attaque ou chahut au commissariat de Champigny ?" titrait Métro...

Neuf jeunes, âgés de 13 à 21 ans, sont soupçonnés d’avoir pris pour cible le commissariat de police de la ville, vers 22h30, après s’être attroupés juste devant, sur la place Rodin.
Interpellés samedi 2 juillet au soir dans le quartier du Bois l’Abbé à Champigny-sur-Marne, ils étaient toujours en garde à vue dimanche.

Les sources policières exagèreraient en parlant d’ “attaque”
Une vingtaine de jeunes munis de mortiers, de bar­res de fer, de pierres et de projectiles en tous genres ont attaqué le commissariat
, révélait pourtant un syndicat de police dimanche matin. Une scène semblable à une scène de guerre".

Poursuivis par les forces de l’ordre, les jeunes se seraient alors dispersés. Neuf d’entre eux, identifiables grâce aux images de la vidéosurveillance, ont été interpellés dans le quartier du Bois l’Abbé et placés en garde à vue.
" Le premier truc, c'était juste un jeu de gamins. Mais quand il y a eu les interpellations, les grands frères se sont pointés", affirme Ahmed, désignant les trafiquants menacés dans leur négoce.

Dimanche après-midi, le directeur de cabinet du préfet du Val-de-Marne, Patrick Dallennes, revenait sur les événements. “C’est une affaire qui a été montée en épingle à partir d’une restitution qui n’était pas tout à fait proche de la vérité”, a-t-il minimisé. Certes, une vingtaine de jeunes se seraient bien réunis devant le commissariat, mais ils n’auraient fait usage ni de barres de fer ni de pierres".
“Ils avaient des pétards et des deux artifices qu’ils ont allumé. Puis ils se sont éloignés, et ont recommencé. Les policiers sont arrivés pour les disperser, et là, une ou deux fusées ont été tirées vers les policiers sans blesser quiconque. Quelques minutes plus tard, les forces de l’ordre ont pu procéder à des interpellations”, a affirmé Patrick Dallennes.
Une anticipation potache de la Féte Nationale, somme toute louable...

Selon une source proche de l’enquête - le journalisme se fonde sur des témoignages anonymes -, “il n’y a eu aucune dégradation, et aucun blessé, que ce soit chez les jeunes ou chez les policiers. Les mineurs devraient être remis en liberté dès ce soir (dimanche 3 juillet). Le parquet prendra une décision pour les majeurs, mais ça ne devrait pas aller bien loin.”
Laxisme prémédité et revendiqué ?

Rien à voir avec l’installation de la Brigade spécialisée de terrain (BST) ?

La BST, successeur en août 2010 des unités territoriales de quartier (Uteq), s'est fixée à Champigny le 20 juin .
Mais pour le directeur de cabinet du préfet, il ne convient pas d'établir de lien avec ces “actes de provocations perpétrés par des jeunes qui avaient envie de s’amuser à leur façon”.
Les premières informations datées de dimanche matin ne doivent pas être prises au sérieux, insiste-on.

La préfecture du Val-de-Marne balaie d'un revers de manche l'idée que ces jeunes auraient pu s'opposer à une installation de la police qui vient perturber l'économie souterraine.
Pour autant, la préfecture ne prétend pas non plus que les jeunes ont voulu organiser une fête de bienvenue aux policiers. Tout au plus pouvait-on assurer jusqu'à la dernière attaque en date que ce "chahut" était une sorte de bizutage des forces de l'ordre, bien que Sa Cynique Majesté Royal n'ait pourtant pas encore demandé pardon pour ces jeunes.

Mot d'ordre: minimiser
Le quotidien gratuit Métro écrit tout et son contraire, le 3 juillet:

"Le 2 juillet vers 22h30, une étonnante troupe d'une vingtaine d'individus armés de barres de fer, de mortiers et de "divers projectiles" s'est présentée sur les lieux avec la ferme intention de refaire la décoration et d'en découdre avec les fonctionnaires présents. [Humour ?]
et "Représailles de délinquants ou "connerie de gamins désoeuvrés", neuf jeunes ont été arrêtés après l'improbable attaque d'un commissariat, qui n'a fait ni dégâts, ni blessé."
Le soir même, l'animation pyrotechnique reprenait...

Climat tendu dans la ville

La ville n'est pas isolée: une station du RER E, Les Boullereaux - Champigny dessert la commune. Mais le climat est pourtant toujours très tendu dans cette ville
,dont Dominique Adenot, un cadre commercial dans le tourisme social, est le maire communiste depuis 2004, à la suite du conseiller général Jean-Louis Bargero , qui critiquait les zones franches en 1996. Le quartier de Bois-l'Abbé à Champigny avait pourtant de grandes chances d'être retenu parmi les 35 quartiers (sur 38 présélectionnés) où les entreprises devaient bénéficier d'avantages fiscaux et financiers pour venir s'installer.

Au Bois-Labbé, le petit "jeu" avec la police n'est pas nouveau. Ici, le commissariat est planté en plein milieu de ce grand ensemble de 10.000 habitants où les commerces de proximité et les équipements (piscine, bibliothèque, mairie...) sont encore nombreux.
"Franchement, la cohabitation avec la police, ça ne pose pas de problèmes", souffle Youssouf, qui a appris à ne rien dire qui mettrait en péril le commerce souterrain.
Voix politique discordante, Luc Poignant, du syndicat Unité SGP-Police (FO), soutient lui que ce regain de tension est "directement lié" au déploiement des BST...

Quoi qu'en dise la préfecture, la population sait parfaitement que c'est bien leur commissariat que cette bande de jeunes jeunes visait dans la nuit de samedi à dimanche, et que les pétards et les fusées de feux d'artifice n'ont pu à ce point aveugler les autorités: les barres de fer et les gros boulons étaient destinés aux policiers.

Les trafiquants, contre lesquels aucune charge n'est retenue, ont bel et bien violemment protesté contre l'arrivée d'une unité de police spéciale chargée de patrouiller pour éradiquer les trafics.
Le 3 juillet, Métro citait l'agence de presse française: "Toujours d'après la source policière de l'A*P, les jeunes assaillants, tous originaires de la commune, ne digèrent pas la récente mise en place d'une unité de police spéciale qui patrouille avec pour objectif de mettre fin "aux divers trafics".

Le syndicat UNSA-Police ne marche pas dans la combine

Il rappelle dans un communiqué que «force doit rester à la loi, il est inconcevable de penser qu'un groupuscule de jeunes gens puisse, dans la violence, dicter la ligne de la politique locale en matière de sécurité.»

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