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mercredi 27 avril 2011

La candidature de F. Hollande dérange la gauche


L'ex-premier secrétaire consensuel n'a pas que des camarades

François Hollande grille la politesse au Premier secrétaire Aubry

Certes, ils se détestent déjà, mais l'annonce de la première grande réunion de campagne du candidat à la primaire socialiste crée des remous dans la piscine réservée à la maire de Lille, il ne faut pas se voiler la face !

Le candidat à l'investiture socialiste pour 2012 met la surmultipliée. Après l'opération séduction lancée le week-end dernier auprès des jeunes du Printemps de Bourges, le maire de Tulle tiendra son premier meeting de campagne ce mercredi soir à Clichy-la-Garenne dans les Hauts-de-Seine.

Le député de Corrèze est de tous les candidats à la primaire, celui qui progresse aujourd'hui le plus vite dans l'opinion. Depuis des mois, il multiplie les prises de parole et les déplacements aux quatre coins de la France -parfois trois par semaine. Surnommé Flamby, son tour de taille a fondu.

La tactique de ce mou agite la basse-cour socialiste

On attendait une tortue et c'est un lièvre qui s'élance.
Il tente ainsi d'engranger le soutien du plus grand nombre possible de Français. c'est aussi un peu la grenouille qui essaierait de se faire aussi grosse que le boeuf dans les bons sondages: une fois que DSK se lancerait, il apparaîtraît comme l'animal politique dominant de la ferme PS. Ce qui fait passablement pester les strauss-kahniens, en attendant qu'il ponde l'oeuf.

=> Autour du coq du FMI, les poulets se dressent sur leurs ergots. Selon eux, l'ancien premier secrétaire (1997-2008) enfreint les règles du jeu de la primaire. "Nous avons fixé des règles, c'est une campagne électorale à partir du 28 juin. Je pense que François (Hollande) part trop tôt", a déclaré Jean-Christophe Cambadélis. Point de vue partagé par Jean-Marie Le Guen pour qui "organiser un meeting en dehors du calendrier prévu n'est pas un bon signal" pour l'unité du parti.«Pourquoi choisit-il d'apparaître comme le diviseur ?», interroge le député du Finistère Jean-Jacques Urvoas

=> Chez François Hollande, on campe sur le tas de fumier. On ne voit pas où est le mal. Sa cour entend occuper l'espace entre aujourd'hui et l'ouverture de la campagne et ne voit aucune entrave aux règles du jeu. "C'est normal, les strauss-Khaniens prêchent pour leur paroisse", riposte Stéphane Le Foll, directeur de campagne de François Hollande. "DSK a bien eu son documentaire sur Canal +" grince-t-il.

=> Le gang Aubry affecte l'indifférence. Ainsi, Benoît Hamon a-t-il jugé lors du point presse hebdomadaire du 26/4 que le calendrier officiel n'empêche pas les candidats "d'exprimer leurs convictions". Certes, on veut croire que Hollande prend parmi les soutiens potentiels de DSK, « notamment les sénateurs cumulards », mais sa candidature empêche la Ch'tite Aubry d'incarner le rassemblement du PS.

Hollande soulève la question du budget de campagne

Le candidat met les pattes dans la gamelle du financement de la primaire

François Hollande pose deux questions: une au PS, l'autre à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).

Dans un avis rendu la semaine dernière, la CNCCFP stipulait que " les dépenses engagées pour la primaire visent uniquement à obtenir les suffrages des militants, des adhérents et des personnes intéressées par le processus de vote" et " n'ont donc pas à figurer au compte de campagne du candidat investi par le parti".

Le député de Corrèze a cependant du souci à se faire avec une autre règle
"Si le candidat désigné à l'issue des primaires a engagé avant cette date des dépenses dont la finalité était l'obtention du suffrage des électeurs lors de l'élection présidentielle à venir (...), ces dépenses seraient à considérer, au cas par cas et avec les justifications utiles à l'appui, comme des dépenses électorales".

Le candidat désigné à l'issue de la primaire devra donc trier "dépenses pour convaincre les votants de gauche" et "dépenses pour convaincre l'ensemble des électeurs". Compliqué, encore plus pour un candidat en campagne bien avant la date d'ouverture de la campagne socialiste.

Enfin, Hollande devra intégrer ses frais de pré-campagne dans le financement de la primaire prévu par le PS. Solférino a prévu d'aider chaque candidat à hauteur de 30 000 euros et se pose encore la question d'un plafonnement des dépenses de chaque candidat. Si c'est le cas, comment fera François Hollande ? Le PS ne comptabilisera-t-il que ses dépenses engagées après la clôture des candidatures ?

Qui paie pour cette pré-campagne?
Comment François Hollande peut-il dès à présent financer tous ces déplacements?

C'est évidemment une association qui joue ce rôle !
"Répondre à gauche" règle tous les frais de pré-campagne. Lancé en 2008, ce club est une sorte de comité de soutien, de laboratoire d'idées et de pompe à fric pour François Hollande. Présidé par Stéphane Le Foll (second plan), son ancien directeur de cabinet au PS et plus proche lieutenant, il regroupe tous les soutiens du candidat, parmi lesquels Bruno Le Roux (au centre, député de Seine-Saint-Denis et secrétaire général de « Répondre à gauche»), Faouzi Lamdaoui (à droite) et Bernard Poignant (ex-député du Finistère).

"Les dépenses prises en charge par l'association sont minimes", affirme Stéphane Le Foll. "Cela concerne essentiellement la location des salles, parfois gratuites", poursuit-il.

L'association qui compte aujourd'hui 4000 soutiens entend rassembler 10 000 adhérents avant l'été. Pour cette fois-ci se jeter dans la "vraie" campagne.

Les réseaux hollandistes

Ils sont animés par:
Le noyau algérien
Le député européen Kader Arif (né à Alger en 1959) a travaillé rue de Solférino auprès de François Hollande: ex-secrétaire national chargé des relations internationales à partir 2002, chargé des fédérations en 2005 ( ancien patron dde la puissante fédération de Haute-Garonne jusqu'au congrès de Reims.
D'origine algérienne, Kader Arif a accompagné François Hollande à Alger en décembre dernier en recherche d'épaisseur internationale.
Faouzi Lamdaoui (1964), élu PS local à Argenteuil, était aussi du voyage. Ancien secrétaire national chargé de l'égalité des chances sous l'ère Hollande, il s'occupe d'une partie des relations presse du candidat aux primaires.

Des énarques
Le député de l'Indre Michel Sapin conseille le député de Corrèze sur les questions économiques: ministre de l'Economie de François Mitterrand, trésorier du PS jusqu'au départ de François Hollande du premier secrétariat. Les deux hommes ont notamment publié des tribunes communes sur la nécessité d'une réforme fiscale, l'un des axes forts du programme de François Hollande pour 2012. Ils se sont rencontrés sur les bancs de l'ENA (promotion Voltaire, 1978-1980).

Autre camarade de promotion, Jean-Pierre Jouyet, s'était éloigné du cercle des «hollandistes» en devenant un temps secrétaire d'Etat aux Affaires européennes de Nicolas Sarkozy. Mais les deux hommes, liés par une solide amitié, se sont réconciliés. Désormais à la tête de l'Autorité des marché financier (AMF), il fait figure de ministrable, si Hollande accédait à l'Elysée.

Des parlementaires
François Rebsamen, ex-numéro 2 du PS (1997-2008), ancien co-directeur de campagne de l'ex-concubine de F. Hollande, Désirdavenir Royal, et actuel sénateur-maire de Dijon;
Jean-Marc Ayrault, patron des députés socialistes (au centre);
André Vallini, représentant de l'Isère (à droite).

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