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dimanche 14 novembre 2010

Remaniement: les élucubrations des media nous gavent

Fillon est à peine reconduit à son poste que la presse se répand déjà en commentaires

Les professionnels ne prennent-ils donc jamais de repos !
L'agitation médiatique, quand il ne s'agit pas de malveillance militante, nous fatigue.
Les experts de tout poil nous saoulent de leurs révélations, supputations et élucubrations diverses et variées depuis des semaines. Ils accusent actuellement le pouvoir de nous malmener, voire de nous manquer de respect: seraient-ils donc conscients du mauvais jeu qu'ils mènent et de leur duplicité ?

Les responsables préparent la seconde partie du quinquennat; qu'on les laisse en paix !
Les politologues et décrypteurs distingués ont certes du papier journal à faire vendre et des parts de marché à sauver, mais il est parfaitement hypocrite de déclarer les Français "en attente". Il n'est pas correct non plus que la presse parle une nouvelle fois en notre nom et accuse ses concitoyens d'impatience: ils sont ou indifférents ou confiants.

Ce transfert d'angoisse est pervers
Les journalistes se livrent à des interprétations hasardeuses, qui reprises ad nauseam, créent un sentiment de grande incertitude de l'exécutif, là où il n'y a que délire médiatique sans fondements. Des experts sortis des appareils politiques lancent des hypothèses qui à force de duplication d'agences de presse en salles de rédaction sont élevées au rang de révélations, sinon de vérités. Parce qu'en fait ils ne savent rien, ils disent n'importe quoi pour occuper le terrain en ce weekend pluvieux. Plus les commentaires, pertinents ou non, seront nombreux et plus ils seront à l'aise pour se targuer d'avoir pressenti la composition finale du prochain gouvernement. Les paris en ligne se développent en France, mais les coups de poker médiatiques ne sont pas en retard.

L'ennui, c'est qu'ils vont se fourvoyer

Les media ont un goût très bourgeois de la prise de risque
En disant tous la même chose et son contraire, sans états d'âmes mais avec aplomb, ces "décrypteurs" sont assurés de n'être ni meilleurs ni pires que la concurrence.
Ils diffusent en boucle les mêmes images. Ainsi, la poignée de mains entre le Président Sarkozy et son Premier ministre sortant sur le perron de l'Elysée était-elle analysée hier soir comme un signe d'adieu à Fillon et, depuis sa reconduite aujourd'hui, comme une volonté de manipulation de l'opinion.
Les analystes n'aiment pas être pris au piège de leurs propres fantasmes politiques.

Tous adoptent la même ligne pessimiste et critique
Les media se préparent à dégommer le nouveau gouvernement, quelle que soit sa configuration. Outre qu'entre toutes les possibilités envisagées, ils l'auront nécessairement prévue, elle sera de toute façon jugée décevante et la nouvelle équipe est par avance villipendée avant même que d'être connue.
Les Français sauraient pourtant gré aux observateurs de leur donner un peu de répit et de laisser les acteurs politiques faire leur travail en cette période chargée de mutations internationales.
Mais est-ce bien l'intention de la presse militante ?
Serge July s'est d'ores et déjà fendu d'un remarquable billet d'humeur, digne en effet de Libération, dont il fut un co-fondateur. Il évoque "le coût déjà très élevé du remaniement", bien qu'il fut responsable de sa débâcle.
Dans Le Point (12/11/2010), Sylvie Pierre-Brossolette manifeste beaucoup de retenue dans ce titre d'une rare violence que ne renierait pas Marianne: "
Remaniement, du sang sur les murs".

Les commentaires des responsables politiques sont a priori négatifs

Toutes les formations politiques ont déjà lâché une petite phrase assassine
Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, un éjaculateur précoce qui n'a réussi à séduire aucune circonscription, a fustigé la "reconduction d'un Premier ministre en échec (...) par un président de la République lui-même en échec". Il n'a encore pas pu se retenir d'ajouter que "cela montre de fait que Nicolas Sarkozy n'a pas de scénario politique alternatif à la poursuite d'une politique d'austérité et de sacrifices pour les Français."
Le clairvoyant Jean-Marc Ayrault a également déchargé son venin dès le 13/11/10. " On voit très bien que c'est une opération de 'comm' pour essayer de faire de la surprise. Il y a une forme d'indécence", a-t-il sur France info. "Avoir traité les Français de cette façon en faisant une sorte de communication permanente avec des rumeurs, des bruits, 'un tel reste, un tel arrive', je trouve que ce n'est pas respecter les Français", a-t-il ajouté.
Le lendemain, il s'est fait surprendre par un micro tendu lors de son apparition dominicale sur le marché de Nantes, il s'est montré fort détaché, voire méprisant, par son indifférence.
Pour les Verts, Cécile Duflot est dépasée: "C'est une histoire avec tellement d'épisodes que l'on a perdu le sens de ce que c'était un gouvernement, c'est-à-dire mener une politique avec un Premier ministre à sa tête."
Le président du Parti radical de gauche, Jean-Michel Baylet, estime pour sa part que "la reconduction de François Fillon au poste de Premier ministre prouve, si cela était nécessaire, que le remaniement ministériel est un non-évènement." Au nom de Jean-Luc Mélenchon, Martine Billard (Parti de gauche) y voit un "règlement de comptes entre factions qui intéresse peu les Français" : "Rien ne changera sur le fond."
Olivier Besancenot (NPA, Nouveau Parti anticapitaliste) ne surprend personne non plus quand il voit dans cet événement "une mascarade et une provocation", tandis que Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, juge qu'il est "consternant". "Il n'y a vraiment rien à attendre de ce prochain gouvernement qui sera comme ses précédents, de droite, injuste à l'égard des Français et complaisant pour les puissants".
Enfin, le MoDem, par la bouche grimaçante de Marielle de Sarnez, en manque de clients, fait de la retape: "Les centristes de la majorité, qui n'ont jamais exprimé de réserve à l'égard de la politique gouvernementale, devront prendre leur indépendance s'ils veulent peser."
Dans ce concert de critiques, s'élève au centre la voix de François Sauvadet. Pour le président du groupe Nouveau Centre à l'Assemblée : "Le président de la République a fait le choix de la continuité et de la stabilité. François Fillon a toute notre confiance pour mener à bien les réformes à venir, indispensables pour l'avenir de notre pays : la réforme de la dépendance, la réforme de la fiscalité, l'emploi des jeunes. La majorité devra être unie derrière la nouvelle équipe gouvernementale pour aborder cette dernière étape du quinquennat."

Les Français seront encore longtemps "en attente" de la fin du psychodrame des media.

2 commentaires:

  1. Bravo pour cet article ; c'est exactement ce que ressent toute ma famille ; le verbe "gavent" n'est même pas assez fort !

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  2. Oui, ils nous gavent et c'est peu dire !

    Plus ils nous gavent, plus ils s'enfoncent et moins leurs journaux sont achetés.

    Juste retour des choses et longue vie à PaSiDupes.

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