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vendredi 11 décembre 2009

L'enseignante d'anglais poursuit ses élèves en justice

Enfin des enseignants qui se rebiffent

La version abrégée -et édulcorée- du magazine LePoint

Une enseignante marseillaise n'a pas laissé passer les injures dont elle était victime. Des élèves avaient créé un groupe de diffamation sur un réseau social d'Internet, apprend-on finalement. Agés d'environ quatorze ans seulement, des élèves de troisième du collège des Chartreux, situé dans le centre-ville, faisaient notamment circuler une pétition pour réclamer "sa tête" via Facebook.

Selon le journal régional La Provence, qui a révélé l'affaire, le professeur d'anglais a déposé plainte mardi pour "injures sur personne chargée d'une mission publique". Trois élèves ont déjà [admirons le 'déjà' au passage] fait l'objet de sanctions disciplinaires au sein du collège, dont ils ont été exclus temporairement, et devraient rapidement être entendus par les services de police, a-t-on précisé [cette fois] de source judiciaire.
"Ce sont des élèves avec lesquels nous n'avions aucun problème", assure [, selon l'usage,] le chef d'établissement, Marie-Claude Cluzeville [sans plus de détails que celui -extrait de l'ensemble des propos qui sont moins compassionnels que ceux choisis par le journaliste]. "Ils ont été exclus temporairement, de un à huit jours en fonction de leur rôle", a-t-elle précisé.
[Et on en reste sur l'impression laissée par la sanction...]

Il faut toutefois savoir, mais les faits remontent à 2006, que le collège s'est illustré dans une affaire impliquant cinq de ses collégiens, "âgés de 14 et 15 ans, qui avaient été écroués -après avoir été mis en examen- pour des viols répétés d'une camarade de treize ans qui ont été filmés avec leurs téléphones portables.
La victime aurait 'consenti' (citation de presse) à d'autres 'relations' avec des amis de son partenaire. Le chantage avait duré presque trois mois, alimenté par de nouvelles vidéos et sans doute leur copie sur un ordinateur portable. Les jeunes gens étaient inconnus de la police et de la justice mais considérés comme des adolescents 'turbulents'."

Le magazine Le Point ne semble pas avoir d'archives, ou les néglige.

La version du journal La Provence est moins complaisante


"
Jetée en pâture sur internet, la prof d'anglais n'a pas tardé à riposter. En accord avec la principale du collège des Chartreux, à Marseille, la jeune femme a déposé plainte, mardi, pour injures sur personne chargée d'une mission de service public. Quelques jours plus tôt, l'un de ses élèves, en classe de 3e, avait créé un groupe, sur le réseau social Facebook, dénigrant et insultant pour l'enseignante.
Baptisé "Pour tous ceux qui veulent qui y ai plus Mme..." (sic), cet espace de discussions était fréquenté par plusieurs élèves, dont certains n'hésitaient pas à proférer des propos clairement injurieux.
Alerté, le professeur s'en est tout de suite ému auprès du chef d'établissement, Marie-Claude Chuzeville : " Les gamins ne se rendent pas du tout compte de la gravité de ce genre de choses. Ce sont des élèves avec lesquels nous n'avions aucun problème. Mais il fallait qu'ils prennent conscience de leurs actes. C'est moi qui ai conseillé à l'enseignante de déposer plainte et j'ai également fait une demande de protection juridique pour elle."

Ce type de dérapage semble ne pas être isolé sur internet. Les professeurs font d'ailleurs très souvent les frais de la colère ou de la frustration de certains de leurs élèves. En revanche, le fait d'ouvrir une procédure auprès des services de police constitue bien une première. Dans de nombreux cas, les dossiers se règlent entre les murs des établissements scolaires.
Aujourd'hui, trois collégiens seraient mis en cause. S'ils n'ont pas encore été entendus par les services de police, ils font déjà l'objet de sanctions disciplinaires. "Ils ont été exclus temporairement, précisait la principale. De un à huit jours en fonction de leur rôle. J'ai également demandé à une association d'intervenir auprès d'eux pour leur expliquer les conséquences juridiques et le droit sur Internet."

Ce n'est pas la première fois que le "web" secoue la corporation.
En janvier 2008, le lancement du site note2be.com, qui proposait de donner une note aux enseignants, avait entraîné de vives polémiques.
Depuis, plusieurs décisions de justice ont donné raison à ses détracteurs et le site ne fonctionne plus que de façon très limitée. Mais l'injure et la diffamation continuent de circuler sur le net bien plus vite que ceux qui tentent de les maîtriser.
" (La Provence, daté du jeudi 10 décembre 2009)

Félicitations aux adultes


Cette version est plus engagée, donc moins indifférente au sort des enseignants, voire moins méprisante. Que n'est-elle professeur d'histoire pour mobiliser l'intérêt du Point.
Hommage à ce chef d'établissement exceptionnellement solidaire qui a le respect du personnel enseignant et joue un rôle éducatif réél auprès des jeunes: elle ne verse pas -comme la plupart de ses confrères- dans la facilité de la complaisance et du laxisme, à la seule fin réelle de travestir les statistiques des violences physiques et verbales dans son établissement, de ne pas faire de vagues et d'assurer ainsi sa progression de carrière.

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