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jeudi 1 octobre 2009

Ouverture : le socialiste Claude Evin choisit de servir son pays

Quand d'autres préfèrent le déservir

Nicolas Sarkozy séduit une nouvelle figure de la gauche

Claude Evin, ancien ministre emblématique de la Santé de François Mitterrand entre 1988 et 1991, dont la célèbre loi contre le tabagisme et l'alcoolisme porte son nom, a été a nommé mercredi au poste stratégique de directeur de l'Agence régionale de santé pour l'Ile-de-France par le président de la République.
Il ne va certes pas intégrer le gouvernement de François Fillon, mais le socialiste préside actuellement actuellement la Fédération hospitalière de France (FHF) et cette utilisation des compétences risque d'irriter dans les rangs du PS comme de la majorité, alors que la réforme du système hospitalier vient tout juste de provoquer une poussée de température dans l'opposition.

Mais comme l'annonçait Le Figaro il y a quelques mois déjà, et comme le confirme Le Parisien cette semaine, Nicolas Sarkozy a fait d' un socialiste une sorte de «préfet de la santé» qui a par exe mple le pouvoir de réorganiser les hôpitaux, source de conflits politiques locaux en série.

Claude Evin, symbole de l'ouverture de cette rentrée 2009 ?
Le principal intéressé s'en défend vaille que vaille. «Je ne franchis pas le Rubicon», assure-t-il. «Je suis toujours au Parti socialiste et n'ai pas l'intention de renier mes engagements en faveur du service public.» Il rappelle qu'il «milite depuis longtemps pour la création de ces agences régionales de santé qui, à mes yeux, ne sont ni de droite ni de gauche, et la ministre de la Santé m'a fait l'honneur de me solliciter avec l'aval du président de la République et du premier ministre».
Ses ex-camarades du PS risquent toutefois de lui reprocher de servir de caution au gouvernement, notamment si celui-ci est amené à prendre des mesures impopulaires.

Un socialiste qui se rend utile
L'ancien ministre balaie d'un revers de main les procès d'intention de ses camarades
«Je n'ai plus de mandats électifs au PS depuis 2007, plaide-t-il. Les gens qui me connaissent savent que j'ai des convictions et que je ne vais pas les mettre dans ma poche. J'aborde cette mission l'esprit libre et sans arrière-pensée politicienne.» Avant d'ajouter, dans un avertissement à peine voilé : «Je pense que j'aurai les moyens de remplir cette mission, sinon j'en tirerai les conséquences.»

Bientôt le tour de Michel Charasse ?

La liste est déjà longue
Eric Besson, Fadela Amara, Jean-Marie Bockel, Martin Hirsch, les missions confiées à Michel Rocard ou au directeur de Sciences Po, Richard Descoings, par exemple. br>Malgré sa volonté manifeste de conserver une indépendance, Claude Evin a toutes les chances d'apparaître aux yeux de l'opinion publique comme l'un des ralliés à Nicolas Sarkozy, ce qui ne dérangera que les sectaires.

Le président pense d'ailleurs déjà à la poursuite de sa politique d'ouverture : le sénateur Michel Charasse, ex-ministre du Budget socialiste et exclu du PS en 2008, pourrait obtenir un siège prestigieux lors du renouvellement partiel du Conseil constitutionnel en 2010. Une autre grande figure des années Mitterrand qui céderait aux sirènes sarkozystes.

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