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lundi 21 septembre 2009

La « jungle » de Calais: fermeture imminente

Fallait-il laisser se développer ce no man's land sordide ?


Eric Besson a annoncé le 16 septembre sur TF1 la fermeture d'une zone située près du port de Calais où vivent plusieurs centaines d'immigrés clandestins, dont le but est de passer illégalement en Angleterre, et baptisée "jungle", en raison des conditions de vie très précaires de ces migrants, comme au temps de Sangatte. "Ce sera avec le préfet sur place que nous déciderons; en tout cas ce sera avant la fin de la semaine prochaine", a-t-il indiqué.


Une situation insupportable
Le ministre français de l'Immigration explique qu'un récent rapport sur cette zone fait apparaître une remontée très forte de la délinquance dans cette région, après plusieurs années d'accalmie due à la fermeture du centre de Sangatte en 2002.
"Depuis deux ans, les filières clandestines ont reconstitué une nouvelle plaque tournante du trafic d'êtres humains, à proximité directe du port de Calais", observe-t-il.
"Il s'agit d'une zone de non-droit, où les passeurs entendent faire la loi, rackettent et brutalisent les migrants, et les font vivre dans des conditions indignes", ajoute Eric Besson. Le ministère assure que "depuis six mois, un squat ou campement est fermé chaque semaine" et que "30 filières clandestines ont été démantelées", tandis que dans le cadre d'une "aide humanitaire aux migrants les plus fragiles" 170 demandes d'asile ont été enregistrées depuis le 1er janvier, "avec délivrance d'un titre de séjour provisoire et d'un hébergement".

Le ministre venu du Parti socialiste, dénonce en outre les agressions subies chaque jour par les habitants de Calais et s'inquiète d'une épidémie de gale parmi les centaines de personnes qui vivent dans des campements de fortune proches de Calais, une ville de 75.000 habitants (2006).
"Au total, il y avait environ 700 personnes dans ce village clandestin il y a trois mois. Il en reste aujourd'hui environ 300", précise le ministère.
Les campements ont été installés dans un petit bois principalement par des Afghans, candidats au passage clandestin en Grande-Bretagne.

Le mythe de Sisyphe ?
La France s'attelle-t-elle à une tâche impossible ?
Le ministre avait annoncé en avril que la "jungle" serait démantelée "avant la fin de l'année", suscitant l'inquiétude des associations militantes d'aide aux migrants sur les conditions de cette opération.

Le sort des sans papiers
Venant pour la plupart de pays déchirés par des conflits, comme l'Afghanistan ou l'Irak, mais aussi bien des Érythréens, Somaliens, Soudanais, Iraniens, Nigérians ou Kurdes, chacun se verra proposer une "solution individuelle" après la fermeture de cette zone, les choix proposés étant le "retour volontaire", la demande d'asile ou l'expulsion.
"Si la situation en Afghanistan ne le permet pas, il n'y aura pas de retour forcé" dans ce pays, a-t-il toutefois affirmé. Eric Besson rappelle que 180 personnes ont accepté la formule d'un retour volontaire dans leur pays.
Bien que le ministre ait énoncé des mesures d'accompagnement, l'abbé Jean-Pierre Boutoille, du collectif d'associations humanitaires C-Sur a prétendu qu' "il est ridicule, comme ça été fait jusqu'à présent (...) de démanteler un squat sans alternative".
"Sortis de la jungle, les Afghans partiront à 100 ou 200 m de là. Depuis la fermeture de Sangatte, les squats sont régulièrement vidés et fermés, ça ne change strictement rien", a-t-il prédit, estimant avec le plus grand sérieux qu'il fallait au contraire prendre le temps d'informer les migrants sur leurs droits.

Jack Lang déplore le démantèlement de la "jungle" à Calais.
Bernard Kouchner approuve la décision de démanteler la "jungle" à Calais

Le ministre dans la 'jungle'

"Ce démantèlement de la jungle, ce n'est pas la fin de la lutte contre les filières clandestines à Calais", explique le ministre. "C'est une étape importante, parce que nous allons casser le principal outil de travail des filières clandestines dans la région. Mais d'autres opérations suivront, partout où les réseaux clandestins chercheront à se réinstaller".

  • Le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) s'est officiellement établi début juin à Calais dans le but d'aider les migrants qui cherchent à rejoindre clandestinement la Grande-Bretagne à déposer des demandes d'asile en France.

  • En juillet, un comité de pilotage franco-britannique destiné à mieux lutter contre l'immigration irrégulière entre les deux pays a été également installé à Calais. Il comprend une quarantaine de policiers et de responsables administratifs (affaires étrangères, douanes, portuaires...) des deux pays.
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