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dimanche 22 mars 2009

Journée du 19 mars : l’exception syndicale française

La manifestation comme 'principe de précaution social' !
Faut-il voir dans la grève le soulagement d’un trop plein naturel ? Une satisfaction adolescente ? Un intello nous soumet son analyse, à cent lieues du bras tendu ou du poing fermé et du geste hygiénique que l'on croit.

Les Français ne savent pas comment se singulariser

'Nous sommes le seul pays où se déroulent, pour l'instant, des manifestations 'contre la crise'', analyse Guy Groux, directeur de recherche au Centre d'études de la vie politique française (Cevipof) et spécialiste des mouvements sociaux, à l'occasion de la journée de grèves interprofessionnelles de jeudi 19 mars.

L'Espagne socialiste endure sans trop d’agitation sociale une récession économique qui a vu doubler son taux de chômage en dix-huit mois.
Le plan de relance par la consommation ne produit pas plus d’effets au-delà des Pyrénées que la politique de prévention au-delà du périph’ parisien… 35 000 manifestants s'étaient mobilisés à Saragosse "pour la défense de l'emploi et encore moins, 15 000, "contre la crise" à Barcelone, samedi 14 mars. Mais hormis ces deux manifestations locales, et une éruption spontanée de violence, à l'automne, devant le siège de Nissan à Barcelone après l'annonce d'un plan social, les centrales syndicales n'envisagent "pour l'instant" aucune action d'ampleur nationale.

En Italie, seuls 10 % des fonctionnaires ont fait grève, mercredi 18 mars
Malgré la multiplication par cinq des heures de chômage technique par rapport à la même époque de l'année précédente, les manifestations de salariés du privé sont rares, malgré l'appel de CGIL, le plus puissant des syndicats du pays. Les Italiens ne versent pas dans une contestation radicale.

La Grande-Bretagne n'a pas connu de mouvement d'ampleur
On note seulement quelques grèves dans des sites énergétiques, en février, pour défendre la priorité "des emplois pour les Britanniques".

Dans les pays scandinaves aussi, peu de mobilisation.
Début mars, une menace de grève a fait reculer le gouvernement finlandais de centre-droit qui souhaitait relever l'âge de la retraite de 63 à 65 ans. Plusieurs milliers d'employés de TeliaSonera, une compagnie suédo-finlandaise de télécommunications, ont manifesté pendant deux jours contre la menace d'un plan social.

Les mobilisations nationales françaises font taches, du fait de leur caractère répétitif - 29 janvier, 19 mars, 1er mai.
Selon Guy Groux, l'une des raisons de cette spécificité tiendrait à une raison intellectuelle... : "la culture révolutionnaire, marxiste, qui a marqué l'origine du syndicalisme français." Les ouvriers français seraient plus marxistes que le PCF. « Si "les syndicats ont beaucoup évolué, la CGT même ayant rompu avec le marxisme, cette tradition militante n'a pas disparu." La démonstration de rue s'inscrit dans cette culture politique : "1789, c'était déjà l'occupation de l'espace public". Mais cette brillante analyse intellectuelle ne distingue pas le secteur privé qui produit plutôt des manifestants de rue des grévistes du secteur public, lesquels seraient donc plus éduqués que les marcheurs des entreprises privées pris en défaut de culture syndicale.

Les Français seraient-ils un peuple primitif ?

La France est un pays de régicides, ce qui n’est pas très répandu en Europe, alors, d’elle, ne doit-on pas s’attendre à tout ?
"Comparée aux pays européens, ajoute le chercheur du Cevipof, elle est la plus rétive par rapport à la mondialisation, la loi du marché, le libéralisme économique, ce qui encourage des prédispositions protestataires que l'on ne retrouve pas dans d'autres pays". Suivant ainsi un "principe de précaution social", la mobilisation surgit comme "la première réponse"."Dès que se présente un projet de réforme du gouvernement ou du patronat, il y a une sorte de prévention qui consiste à occuper tout de suite le terrain", explique-t-il.

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La faiblesse du taux de syndicalisation français - moins de 10 % des salariés français cotisent, moins de 5 % si on prend en compte le seul secteur privé
, ce qui est le plus faible taux d'Europe - explique aussi cette propension à la mobilisation de rue. "Pour compenser des effectifs militants réduits, ils mobilisent publiquement, en appellent à la rue, à l'opinion publique, aux médias. Par leur seule puissance, leur seul verbe, ils ont du mal à se faire entendre", ajoute Guy Groux.

=> Et peut-être que leurs méthodes, sur lesquelles Monsieur Groux fait l’impasse, sont-elles répréhensibles et condamnées par les Français. Les prises d’otages d’usagers dans les transports te les ruptures de caténaires n’ont pas été populaires. SUD-rail n’aurait-il pas plutôt réussi à faire peur au pays ? La volonté du Che-Besancenot d’importer la révolution de Guadeloupe n’aurait-elle pas refroidi les ardeurs des salariés ?

Mobilisation internationaliste

En s'appuyant sur les mouvements, d'ampleur diverse, en France, en Irlande, en Islande et en Lettonie, la Confédération européenne des syndicats (CES) essaye d'organiser une mobilisation à l'échelle continentale.

A Dublin, 120 000 personnes avaient manifesté le 21 février, pour beaucoup des fonctionnaires, pour protester contre les coupes budgétaires. Entre une activité qui pourrait se contracter de 10 % entre 2008 et 2010, et un chômage qui a littéralement explosé pour atteindre 10,4 % en février, l'ancien Tigre celtique est au bord de la faillite et la protestation sociale réelle.

Les pays baltes aussi ont connu des mobilisations: en Lettonie, pays de la région le plus touché par la crise, 4 000 agriculteurs avaient manifesté, fin janvier, près d'une trentaine de villes, bloquant les routes avec leurs tracteurs. Quelques semaines plus tôt, une manifestation avait dégénéré. Dans la capitale, Riga, les manifestants réclamaient la démission du parlement. Depuis, le premier ministre, Ivars Godmanis a démissionné.

En Lituanie, le 16 janvier, des manifestations contre les hausses d'impôts avaient également dérapé à Vilnius. Un groupe de manifestants avait tenté de prendre d'assaut le Parlement.

La CES a lancé une campagne qui sera marquée par quatre "manifestations européennes" : le 14 mai en Espagne, à Madrid, le 15 mai en Belgique à Bruxelles, le 16 mai en Allemagne, à Berlin, et en République tchèque, à Prague.

Les Français auraient la tête plus près du bonnet phrygien

Les Français sont des régicides, ce qui n’est pas très répandu en Europe, alors, de la France, on pourrait donc s’attendre à tout ?
Sauf que les Français ne sont pas impressionnés par les forces du mal au spectre international. Ils ne se laissent pas instrumentaliser par des forces occultes destructrices.
Restent les voyous masqués des banlieues, les profiteurs encagoulés du chaos.

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