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lundi 16 février 2009

Vénézuela : Hugo Chavez, président à vie ?

Comment les démocrates justifient-ils cette défaite de la démocratie?

"C'est une victoire nette du peuple, (...) de la révolution" ?
C’est Hugo Chavez,qui le dit….
Le lieutenant-colonel Chavez, fils d’enseignants, né en 1954 et une deuxième fois divorcé, qui se revendique de Simon Bolivar (1783-1830), s'attribue peu à peu tous les pouvoirs et ne pourra s'en prendre qu'à lui-même s'il doit dire un jour, comme son modèle à sa mort : "J'ai labouré la mer et semé le vent".

Les pleins pouvoirs, à vie

Rien de suspect...
Un amendement constitutionnel permettra au président Hugo Chavez - ainsi qu'à l'ensemble des titulaires de mandats électifs - de se représenter autant de fois qu'ils le souhaiteront. Les Vénézuéliens ont en effet voté "oui" à 54% au référendum qui permettra au président en place de se représenter en 2012, dix ans après son arrivée au pouvoir. N’est-ce pas déjà lui qui, en 1999, fit passer le mandat du président de 5 ans à 6 ans ?
Dans ce régime hautement démocratique, officiellement inspiré des principes de Simón Bolívar, le président Hugo Chávez remporte toutes les élections avec 60 % des voix environ depuis celle qui l'a porté au pouvoir dans « Île de Grâce », il y a dix ans, en 1999.
Rien d’alarmant, puisque, le 4 février 1992, Hugo Chávez a un passé de démocrate ? Il tenta simplement un coup d'État contre le président Carlos Andrés Pérez, le putsch échoua et Chávez fut emprisonné pendant deux ans…

Promesse de démocratie
Avant le référendum, le président populiste identifiait sa modeste personne au pays, déclarant: "Aujourd'hui, mon avenir politique se décide. Le futur du pays est en jeu". Aujourd’hui, il assure que "la vérité a triomphé sur le mensonge, la dignité de la patrie l'a emporté sur ceux qui la nient, la constance a gagné", a déclaré Hugo Chavez devant des milliers de partisans rassemblés face au palais présidentiel.
"Je jure, qu'à partir de cet instant, je vais me consacrer pleinement au service du peuple, de manière définitive".

Des milliers de partisans du chef de l'Etat ont fêté la victoire du "oui" dans les rues de la capitale agitant des drapeaux rouges, couleur emblématique du mouvement présidentiel, le Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV).
Le président vénézuélien a ensuite lu un message du dirigeant historique cubain Fidel Castro le félicitant "pour une victoire d'une telle ampleur qu'elle est impossible à mesurer".

L’opposition
Elle a admis sa défaite, tout en estimant que la "campagne a été celle de David contre Goliath et (que) Goliath a gagné".
Omar Barboza, président du mouvement Un nouveau temps (social démocrate) a dénoncé l'utilisation "sans scrupules" des moyens de l'Etat pour permettre au "oui" de l'emporter, tout en se félicitant que le non ait obtenu "plus de cinq millions de voix".
"Notre projet est très différent du projet totalitaire du président Chavez", a-t-il encore dit. Mais, "en tant que démocrates, nous reconnaissons les résultats", de ce scrutin, a-t-il poursuivi, en promettant de continuer à lutter "sur le terrain des idées".
Tout ne va pas tout seul cependant: « Venezuela: estudiantes y oposición marchan contra la reforma de Chávez », titrait un journal, en novembre 2007.

La démocratie avance-t-elle ?

La vie politique
Un Vénézuélien sur trois n’a pas voté.
Le "oui" a recueilli 6,3 millions de voix et le "non" cinq millions, selon les résultats partiels disponibles, tandis que l'abstention a atteint 32,9% des inscrits.
La règle en vigueur jusque-là n'autorisait pas plus de deux mandats consécutifs, ce qui aurait obligé Hugo Chavez à quitter le pouvoir à l'issue de son deuxième mandat, début 2013, sans pouvoir postuler à nouveau dans la foulée.
Le 2 décembre 2007, les Vénézuéliens avaient rejeté une vaste réforme d'inspiration socialiste de la Constitution qui prévoyait déjà la possibilité de réélire le président au-delà de deux mandats de six ans.
Le chef de l'Etat vénézuélien, élu en 1998 et réélu en 2006, argumentait sans cesse qu'il avait besoin de temps pour approfondir sa "révolution bolivarienne", précisant qu'il souhaitait rester au pouvoir au moins jusqu'en 2019.
La propagande chaviste de campagne s'était d'ailleurs centrée sur des progrès sociaux réalisés sur dix ans en matière de santé, d'éducation et de logement, tandis que l'opposition dénonçait l'insécurité, la corruption et l'inflation frappant le pays.
Mais, suite au boycott des élections législatives par l’opposition en décembre, le Parlement est entièrement contrôlé par les partisans du chef de l’État.

La situation économique
Une crise économique explique l'arrivée au pouvoir du Président Hugo Chavez à la tête du Vénézuela, membre fondateur de l'OPEP. Celui-ci décida alors une socialisation progressive de l'économie et un affrontement idéologique avec les États-Unis, son principal client économique. La hausse des cours du pétrole depuis 2004 a permis de stopper la baisse du PIB et de financer les programmes, mais l'inflation est toujours élevée avec 17 % en 2005. La baisse des prix du pétrole, qui nous a fait du bien dans la deuxième moitié de 2008, pourrait paralyser la politique sociale de Chavez, au moins le temps que le référendum vient de lui garantir.
D’autant que le taux de chômage était de 6,7 % en octobre 2008, selon l'OIT (Office International du Travail).

Cette conception de la démocratie satisfait les républicains?
Pour garantir l’alternance démocratique, les Français ont voulu un mandat présidentiel de cinq ans renouvelable une seule fois et la gauche s’est félicitée de ce vote. Au Vénézuela, le même homme exerce tous les pouvoirs depuis le 2 février 1999, il a été réélu le 30 juillet 2000 puis le 3 décembre 2006. Il s’est donc assuré de pouvoir l’être encore en 2012. Mieux, il a déclaré qu’il sera encore là en 2019 : pour se représenter une dernière fois aux élections, à 65 ans ? S’il tient ses promesses, il se sera maintenu au pouvoir au moins 20 ans. Et au pire 26, s’il se représentait en 2019. De quoi susciter l’approbation de nos idéologues de gauche .

Totalitarisme

En 2007, Hugo Chávez, qui s’autoproclama « fléau de l’oligarchie et héros des pauvres » demanda des pouvoirs spéciaux qui, grâce à une « loi d'habilitation révolutionnaire » lui ont permis de gouverner par décrets, sans passer par le Parlement, pendant les dix-huit mois à partir du 1er janvier 2007. Ces pouvoirs spéciaux sont étendus mais limités aux thèmes sociaux (recentralisation des ministères de la santé, du logement et de la sécurité alimentaire), à la réforme agraire (inventaire, récupération et distribution de toutes les terres non ou mal exploitées à des coopératives) et à la récupération par achats des services publics et industries stratégiques, privatisées dans les dernières décennies (électricité, eaux, télécommunications, industrie pétrolière et minière : fer, aluminium or et diamants). Ce programme est déjà en marche depuis le 1er janvier 2007, avec des répercussions variées : très critiqué par les grands propriétaires terriens. Dans l'industrie pétrolière, les partenaires commerciaux étrangers doivent désormais se contenter d'une participation minoritaire dans toutes les sociétés. Jusqu'à présent tous ont accepté, bon gré mal gré, y compris TOTAL-FINA qui exploite et modifie des pétroles très lourds de la ceinture de l'Orénoque.
On l’a compris, la Constitution Bolivarienne de 1999 au Vénézuela oblige le Gouvernement à « renverser les données économiques qui, dirigées par le Fonds monétaire international (FMI) avaient été la cause de la « décennie perdue » (1985-1995), et ses terribles effets négatifs sur les populations et leurs systèmes économiques », selon les termes du président. Chávez applique donc ce programme à la lettre. Son action politique est centrée sur le renforcement du rôle de l’État par le biais de nationalisations et la revalorisation du pétrole, principal produit d'exportation du pays.

Et les libertés d'expression et de la presse
?


En 2006, le Venezuela était classé 115e pays sur 168 par Reporters Sans Frontières (RSF) en matière de liberté de la presse.
La liberté de vote n’en souffrirait-elle pas quelque peu ?
L'ONG Espacio Público a recensé cette année-là 106 atteintes à la liberté d'expression sans en indiquer la ou les origines. RSF pointe l'adoption de nouvelles lois en 2004 et 2005 contre différents types d'« offenses », notamment à la personne du président, et contre les appels à la violence, les jugeant « très restrictive[s] en matière de liberté d’expression » et affirmant qu'elles créent « un climat d’autocensure au sein des médias ».


Mais ce n’est pas tout…
Le dimanche 27 mai 2007, une minute avant minuit, la Radio Caracas TeleVision a cessé d'émettre sur le réseau hertzien, la commission nationale des télécommunications ayant décidé de ne pas renouveler la concession hertzienne de cette chaîne en partie à cause de son soutien et de sa couverture du coup d'État de Pedro Carmona en 2002. Cependant, RCTV continue toujours d'émettre sur le réseau câblé et par satellite avec une audience potentielle restreinte au cinquième de la population.
L'espace qu'occupait RCTV a été attribué à une nouvelle chaîne publique, TVes (Televisora Venzolana Social), dont, selon une étude de l'institut de recherches en communication (ininco) dirigé par le sociologue d'opposition favorable au coup d'état Oscar Lucien, 74 % des contenus relèveraient de la diffusion et de l'information socialiste. Depuis ce non-renouvellement, des manifestations, notamment étudiantes, ont eu lieu pour soutenir ou protester au sujet de cette décision.
Le Monde accuse Hugo Chavez d'attaquer Globovision, « dernière chaîne de télévision d'opposition » selon le journal. Le président vénézuélien a accusé la chaîne de pousser à l’assassinat de sa personne bien-aimée…

Un pouvoir totalitaire, c’est donc quoi, si ce n’est ça ?

L'opposition vénézuelienne antichaviste qualifie ce régime de « démocratie absolutiste ».
Ses inquiétudes au lendemain du référendum sont renforcées, car elle estime qu'il avait déjà trop de pouvoir, sur les tribunaux, l'assemblée et le conseil électoral. En repoussant la limite de 12 ans de mandat posée en 1999, il devient incontrôlable. "S'il gagne, plus rien ne le retiendra et il va faire du Venezuela un autre
Cuba [accusé de génocide], parce que c'est ce qu'il veut" redoutait Adriana Hernandez, une étudiante en ingénierie de 19 ans. "Il créera des lois par décret, et s'en prendra à la propriété privée".


Et pendant ce temps, notre gauche républicaine s’accommode de la situation et tarde à réagir.
Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, approuve probablement la décision libre du peuple vénézuelien, en ricanant, tandis que la Ch'tite Aubry regarde ailleurs et que Désirdavenir Royal gère ses problèmles de réfrigérateurs. Marie-George Buffet n’est pas le moins du monde interpellée. Les trotskistes se félicitent de ce coup dur pour la démocratie. Sans vouloir faire de l'ombre à Barrack Hussein Obama, Chavez est un exemple pour les insurgés d'Outre-Mer du LKP qui tiennent la majorité de leurs population sous leur domination, sous la menace.

Et les media indépendants et insolents restent étrangement libres de ne rien en penser…
Une agence de presse parle toutefois de « pari gagné » !...

Sont-ce nos besoins en pétrole qui font que notre opposition s’en prend aux profits de la société française Total, mais reste aveugle, sourde et muette quand il s’agit de la « République socialiste du Venezuela », état totalitaire à la mode bolivarienne ?
Ou bien est-ce une question d’idéologie ?
Après tout, le Vénézuela n’est-il pas membre de la COPPPAL, Conférence permanente des partis politiques d'Amérique latine et des Caraïbe, avec le Brésil du président Lula, le bolivien Uvo Morales et les Castro deCuba ? En France, les amis de Castro sont les amis de Jack Lang et Danielle Mitterrand, qui accordent amitié et caution à Chavez, comme à Castro. Le néo-bolivarisme de Chavez n’est-il pas également influencé fortement par les écrits de Federico Brito Figueroa, historien marxiste ?

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