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lundi 19 janvier 2009

France 2 a diffusé de fausses images de Gaza

La chaîne publique écope d'une mise en demeure par le CSA
Imaginez que TF1 se livre à ce type de falsification…

La chaîne de France Télévisions avait diffusé lundi 5 janvier 2009 dans son journal de 13 heures une vidéo censée illustrer les ravages causés par l' "offensive" israélienne alors en cours à Gaza, même s’il s’agit en fait d’une contre-offensive (on omet souvent de le rappeler), suite à des tirs de roquettes sur Israël, depuis la bande de Gaza aux mains des islamistes du Hamas. Les 20 secondes (12, selon Le Point) d'images étaient sans vergogne accompagnées de ce commentaire éclairé en voix off, de nature à nous « expliquer » la situation en toute objectivité : «Pour montrer la violence des combats, les télévisions arabes et Internet diffusent ces images filmées par un téléphone. Il s'agirait d'une frappe de missiles le 1er janvier. Les militaires portent les brassards du Hamas. Sur le sol, des combattants mais aussi beaucoup de cadavres de civilsC’est ce qu’est trop souvent devenu le journalisme du XXIe siècle, dont la tâche militante consiste à expliquer à la masse ignare, voire commenter l’actualité, c’est-à-dire gloser librement, sans respect de l’objectivité et du débat contradictoire.
Sans désigner les journalistes syndiqués qu’ils sont bien obligés de couvrir pour éviter un nouveau conflit, les responsables de la chaîne admettent un « couac » après la diffusion des images d'une explosion accidentelle datant … du 23 septembre 2005 pour illustrer les conséquences de la soi-disant offensive israélienne dans le territoire palestinien. Et entretenir le risque d’importation du conflit palestino-israëlien ?

Des blogs et sites Internet font la pige aux agences de presse

On fait dire ce qu’on veut aux images, selon la manière de les monter, donc d’en inverser l’enchaînement , d’en couper ou de les affubler de commentaires de circonstance sur mesure. Il ne s'agirait pas d'images consécutives à une frappe israélienne sur Gaza mais des conséquences de l'explosion accidentelle d'un camion transportant des roquettes, à Jabaliya, dans un camp de réfugiés palestinien, en ... 2005.

Souvent décriée et méprisée par la presse écrite et par ses propres lecteurs qui ont conservé le culte de l’écrit institutionnel et croient dur comme fer à ce qui les renforce dans leur égarement idéologique, l’information en ligne a démontré son utilité.
La supercherie, émanant vraisemblablement de militants pro-palestiniens, a en effet été détectée par plusieurs
blogs et sites Internet. Photos à l'appui, ces derniers ont remarqué l'étrange ressemblance entre la scène de carnage dont témoigne cette vidéo et les photos de l'explosion accidentelle de 2005, telle qu'elle avait été relatée à l'époque dans plusieurs médias.
Autre élément troublant, sur le site de partage de vidéos LiveLeak, il est bien précisé que la vidéo a été enregistrée le 23 septembre 2005. Depuis celle-ci circule pourtant de plus belle sur Internet, comme une preuve supposée des ravages de la contre-offensive actuelle de l'État hébreu : au point que le site a dû publier une note qui précise le contexte du tournage de la vidéo incriminée.
=> La question se pose donc de savoir si la mystification était intentionnelle et destinée à alimenter la propagande pro-palestinienne, malgré le risque de propagation du conflit au territoire français. Ou pour ce motif. Le CSA ne se pose pas ce genre de question : la gauche prétend qu’il n’est pas libre, mais de qui ?

Les pleutres du CSA

Le Conseil rappelle les termes de sa recommandation du 7 décembre 2004 relative aux conflits internationaux et à leurs éventuelles répercussions en France. Cette recommandation prescrit "une vigilance particulière dans l'exercice de la responsabilité éditoriale, notamment en ce qui concerne la vérification de l'exactitude des informations diffusées".
Le CSA a aussi décidé "d'engager une réflexion sur les conditions et les garanties qui doivent s'attacher à l'utilisation, par les médias audiovisuels, des images et des informations présentes sur Internet".
Les ‘sages’ du CSA se sont contentés d’estimer que France 2 avait manqué "à son obligation d'honnêteté de l'information du téléspectateur". C’est peu dire ! Une belle découverte que le public a faite depuis longtemps, à laquelle, pour leur information, ils associent d'ailleurs France 3, Canal+, M6 et Arte.

Piteuse langue de bois

Etienne Leenhardt, directeur-adjoint de l'information de France 2, a reconnu «une erreur», due à «un dysfonctionnement interne de vérification de l'info». Une déclaration utile… «C'est une erreur de notre part d'avoir diffusé ces images, qui datent en effet de 2005», reconnaît-il. Mais comment pourrait-il faire autrement. «La séquence que nous avons diffusée était censée illustrer la guerre des images sur Internet. Les personnes qui ont préparé le sujet sont allées trop vite», poursuit Leenhardt. Beaucoup de mots pour ne rien dire qu'on ne sache. Il n’admet pas la faute professionnelle et n’annonce pas des sanctions et des démissions : on n’est pas à l’hôpital…
Le pleutre lâche son petit commentaire édulcorant Aspartam : «C'est une bonne piqûre de rappel. Cela nous rappelle que nous devons être très attentifs sur la vérification des sources».
Imaginez-les infirmiers et infirmières
.
A leur place, des journalistes sauraient libérer des lits par leur seule lecture rapide des étiquettes de médicaments. Et sans conséquences sur leurs carrières. La faute aux sous-effectifs et au gros rhume de l’un ou de l’autre !
Mardi, Elise Lucet, la brêle qui lit son prompteur au journal de 13 heures avec un bac +2 de journalisme (BTS) a présenté les excuses de la rédaction évoquant une «confusion regrettable».

Les journalistes s’en tirent mieux que les infirmières

Suite à une faute aussi grave qui met à mal la confiance du public et la crédibilité du service public, dans un contexte aussi brûlant, le CSA a décidé d'infliger une "mise en demeure" à France 2.
L’infirmière fut mise en examen pour une faute moins lourde. Savoir pourtant si France 2 n’est pas à l’origine de tags de synagogues, de camion lancé sur un lieu de culte ou une agression à connotation religieuse.

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