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lundi 27 octobre 2008

L'institutrice agressée à Pézenas doit aussi se débattre contre les accusations portées contre elle

L’enseignante dément avoir interdit à l'élève d'aller aux toilettes
Mais avant tout début d’enquête, les media ont une nouvelle fois diffusé la version de la famille, selon laquelle, jeudi 23 à la reprise des cours de l'après-midi, l'institutrice aurait été agressée par la mère d'une élève à Pézenas (Hérault) pour avoir refusé à la fillette de quitter les rangs pour se rendre aux toilettes, alors qu'elle en avait eu le temps pendant la récréation qui s’achevait.

Agressée et blessée
L'élève s'est plainte à sa mère qui, en réponse, a fait irruption dans l'école Jules Vallès. La mère de l'élève a alors verbalement agressé la professeure des écoles, puis l'a saisie par les cheveux, la faisant tomber, a raconté l'inspecteur d'académie, Paul-Jacques Guyot. La professeure est donc tombée à terre et s'est faite frapper, raconte ce dernier.
La professeure s'est plainte vendredi d'une sciatique, selon l'école. Elle s'est vu octroyer 9 jours d'arrêt de travail.

Le préjudice moral de la victime
L’enseignante doit maintenant démentir les allégations de la famille qui entendait expliquer l’agression par une faute professionnelle. D’une part, rien ne justifie la violence de la mère et, d’autre part, il est inconcevable que l’institutrice doive démentir des faits qui se seraient produits devant témoins.
"Pourtant, l'élève n'a jamais eu l'interdiction de se rendre aux toilettes", a déclaré l'institutrice en exclusivité. "D'ailleurs, tous les enfants ont la permission de sortir de ma classe quand ils me le demandent, à n'importe quel moment de la journée". On a tendance à accorder crédit à l'enseignante de ce qu'elle affirme, sachant que les enfants à l'école sont rois.
L'enseignante, en convalescence à son domicile héraultais, a besoin de neuf jours d'interruption temporaire de travail.

Une professionnelle chevronnée bien récompensée
Agée d'une quarantaine d'années, elle affiche plus de vingt ans de carrière. Elle a pris ses fonctions à l'école primaire Jules-Vallès de Pézenas en septembre.
"Il est vrai que le contexte économique du quartier est très difficile", a observé cette institutrice très sociale. "Mais, depuis que j'ai débuté ma carrière d'enseignante, j'ai toujours développé un lien étroit avec les parents d'élèves. C'est un aspect à part entière de notre travail".
"Ce qui s'est passé jeudi est d'autant plus choquant pour moi que je me faisais une joie de recevoir un jour la mère de cette élève, que je n'avais jamais eu l'occasion de rencontrer. Cette femme est venue jeudi à l'école, peu avant 14h, alors que les cours allaient reprendre", explique-t-elle. "C'est la première grosse difficulté rencontrée au cours de ma carrière".

Quels sont les soutiens de l’enseignante ?
Il est difficile de savoir quels soutiens psychologique et moral reçoit la malheureuse victime.
  • Mais la mère d’élève bénéficie probablement -nous l'espérons- de la sollicitude d’une fédération de parents d’élèves : la FCPE ?
  • La mairie de Pézenas se tient probablement dans l'expectative, au moment où son enseignante a le plus besoin de réconfort. Mais le maire aura-t-il opté pour la fermeté ou pour la prudence?
  • La hiérarchie de l’Education Nationale se tient-elle en retrait ?
    Ce serait un moindre mal, sachant que l’administration se place généralement du côté des familles, sacrifiant sans état d’âme son personnel, quand il ne l’accable pas, mais ce comportement suscite l’indignation.
    Or, cette fois, incroyable, mais vrai, l'inspecteur d'académie a pris position en faveur de l’enseignante. La mère d’élève "a tabassé la professeure", a déclaré Paul-Jacques Guyot, qui a condamné un geste "totalement intolérable".
  • Le syndicat enseignant concerné l’a-t-elle approchée et assurée de son aide ? Sachant que le SNUipp (FSU) est le syndicat dominant dans le primaire, la situation risque fort d’être exploitée à des fins politiques.

    Indulgence pour la mère d'élève violente ?
    Les enseignants sont régulièrement et fréquemment maltraités, sans que la profession soit reconnue à risque.
    Quant à l'auteure des coups, elle "est identifiée mais n'a pas encore été interpellée", a précisé samedi la cellule de renseignement du groupement départemental de gendarmerie. Les enquêteurs expliquent qu’ils privilégient pour l'instant les auditions de témoins "pour déterminer avec exactitude les circonstances de l'agression". La mère indigne devrait être interpellée "très prochainement". Ce qui ne préjuge en rien de l’éventuelle sanction qui sera retenue contre elle. Si jamais le tribunal ne fait pas encore preuve de laxisme.

    "Non seulement la mère s'attaque à la professeure dans son intégrité physique mais elle s'attaque aussi à toute l'institution scolaire", a condamné l'inspecteur d'académie. Cet avis de l’autorité de tutelle sera-t-il entendu par le tribunal ?
    Tout est à craindre, vu l’état d’esprit partisan actuel de la magistrature, plus encline aux procès politiques d’intention qu’à rendre la justice.
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