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samedi 18 octobre 2008

Jean-Marc Rouillan s’est privé de sa semi-liberté

Le terroriste amène la justice à revenir sur sa décision
Certains raccourcis de la presse sympathisante laisseraient à penser que Jean-Marc Rouillan, 55 ans, aurait été condamné au seul motif qu’il est cofondateur du groupe armé d'extrême gauche Action Directe (AD).
Or, comme le rappelle PaSiDupes, Rouillan fut condamné deux fois à la réclusion à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 18 ans pour les assassinats du PDG de Renault, Georges Besse, en 1986 et de l'ingénieur général de l'armement René Audran en 1985. Malgré la gravité particulière de ses crimes, J.-M. Rouillan bénéficiait de la semi-liberté depuis décembre 2007. Il travaillait pour l'éditeur marseillais Agone mais passait ses nuits et week-ends aux Baumettes.
Lire aussi ceci et cela dans PaSiDupes

Sans motivation ?

Son avocat, Me Jean-Louis Chalanset, a annoncé que son client a vu jeudi son régime de semi-liberté révoqué par le tribunal d'application des peines (TAP) siégeant à Marseille, en présence de M. Rouillan. "Ils (les trois juges du TAP) ont estimé sans motivation qu'il y avait lieu à révoquer la semi-liberté", a-t-il déclaré devant la prison des Baumettes, où s'est tenue l'audience du TAP.

Rouillan a-t-il respecté sa parole donnée ?
Les magistrats ont suivi le parquet de Paris qui avait réclamé l'incarcération à temps plein de Rouillan, jugeant qu'il avait enfreint l'obligation de ne pas commenter publiquement les infractions pour lesquelles il a été condamné.
Le conseil du terroriste a précisé que son client allait faire appel dans les dix jours, mais que si cet appel n'était pas entendu, il n'y aurait "plus de demande de conditionnelle possible (prévue pour décembre) parce qu'il faut un an de semi-liberté" consécutif.
"C'est en ça que le parquet a triomphé. Le parquet a dit aujourd'hui: 'j'ai toujours été opposé à ce qu'il sorte de prison, j'avais raison, il n'a pas repris la lutte armée mais il parle, donc il retourne en prison' ", a commenté, à sa manière, Me Chalanset.

Mauvaise foi
L'avocat n’a certes pas indiqué que son client était innocent, mais "très surpris", car "il ne s'attendait pas du tout à retourner en prison pour son interview". Il cite à l’appui de ses dires le rapport du Service pénitentiaire d'insertion et de probation qui suit M. Rouillan et qui émet un avis : il "était favorable au maintien du régime de semi-liberté". Ce qui n’a aucun rapport, puisqu’il n’a pas à se prononcer sur le fond !

Rouillan : des propos à la graisse d’oie !
"Comme leur a dit Jean-Marc Rouillan, c'est la première fois de sa vie qu'il donne une interview où il estime qu'il y a lieu de s'engager dans un parti politique légaliste et c'est pour cela qu'il retourne en prison", a ajouté Me Chalanset, le plus sérieusement du monde. Jean-Marc Rouillan est en effet inscrit dans un comité local marseillais du futur Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot (Lire PaSiDupes). Un gage de respectabilité ?
"C'est une décision judiciaire manifestement inspirée par des pressions politiques", selon Me Chalanset, qui est manifestement juge et partie.

La presse a joué un vilain tour à Rouillan !
C'est la diffusion d'une interview controversée à l'Express qui a conduit la justice à suspendre le 2 octobre la semi-liberté de M. Rouillan. En publiant l’intégralité des propos du condamné, L’Express a renvoyé Rouillan aux Beaumettes…
Interrogé dans l'entretien qu’il a accordé au magazine sur d'éventuels regrets après les actes d'Action Directe, Rouillan avait souligné le risque que lui faisait prendre le journaliste. Le terroriste a néanmoins répondu en toute conscience: "Je n'ai pas le droit de m'exprimer là-dessus... Mais le fait que je ne m'exprime pas, est une réponse. Car il est évident que si je crachais sur tout ce qu'on avait fait, je pourrais m'exprimer. Mais par cette obligation de silence, on empêche aussi notre expérience de tirer son vrai bilan critique".

Manipulation de l’opinion
On peut voir des soutiens ci-contre à gauche la foule .
L'avocat se plaint que le parquet ait estimé "qu'il aurait dû s'arrêter à la première phrase (...) et c'est pour cela qu'après 21 ans de prison, on renvoie un homme en prison". Au mieux de sa bonne foi, l’avocat ne peut évidemment pas prétendre que le terroriste d'Action Directe n’avait pas connaissance des conditions explicites de la mise en semi-liberté et manipule donc l’opinion.
La section des Bouches-du-Rhône de NPA a dénoncé une "décision inique", la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) parle "d'acharnement judiciaire" !

Retour assuré à la dignité des débats
: l’avocat du terroriste sera …Me Mamère !

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