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mercredi 23 avril 2008

Les lycéens , des ados pas mieux que leurs parents

La propagande lycéenne en marche dans la rue ne tient pas la route
La gauche manipulatrice exploite une réalité psychologique élémentaire en politique. Elle transfère les conflits adolescents dans la rue. Puisque l’adolescent se construit en opposition avec le père (ou les parents) comme représentants de l’autorité, il suffisait d’inviter les boutonneux, mal dans leurs peaux, à se construire dans la rue. Casser pour se construire ! En les sortant de ces lieux d’aliénation que sont les maisons et les écoles, en prévision des entreprises déshumanisées, la gauche se donne des instruments de subversion. Tandis que le rebelle adolescent rompt avec son milieu, casse la société qui l’a maintenu dans l’enfance, en brandissant les banderoles réactualisées de maman et en lançant les pavés abandonnés de papa, la gauche renouvelle sa main d’œuvre saisonnière gratuite et vigoureuse mais de plus en plus colorée. Le filon hexagonal surexploité de jeunes révoltés s’épuiserait-il qu’il faille piller les ressources naturelles des quartiers périphériques les plus exotiques de nos villes industrieuses? Les réserves sont-elles inépuisables que les organisations lycéennes et étudiantes puisent dans leur sous-sol deux fois par semaine et plus, à la demande de leurs patrons, leurs exploiteurs politiques et syndicaux, qui leur laissent la bride sur le cou, prêts toutefois à les renvoyer au turbin, en cas de fléchissement ou de velléités d’indépendance.

Mardi dernier, les lycéens sont retournés sur leur lieu de travail, la rue. Les parisiens sont partis se mettre au vert en province où ils tapinent pour débaucher les braves ados de nos campagnes. Le bras de fer continue donc entre le gouvernement et les lycéens. Leurs principaux souteneurs (UNL et FIDL) ont appelé à de nouvelles parties de poings en l'air sur le bitume des académies épargnées qui ne sont plus en période de vacances de printemps. Ils continuent de dénoncer 11.200 suppressions de postes ‘prévues’ à la rentrée de septembre 2008. La presse engagée tient absolument à entretenir le mensonge de 11.200 suppressions de postes, bien qu’elles ne soient pas 11.200 et qu’elles ne soient pas ‘prévues’, puisque déjà votées et donc effectives et non négociables. Mais les organisations lycéennes ont quelque chose de colonial en maintenant leur main d’œuvre d’élèves dans l’ignorance.
Depuis lundi matin, 12 académies sur 25 sont sorties de la période des vacances. Les deux syndicats lycéens appellent donc à manifester mardi dans les académies d'Aix-Marseille, Amiens, Besançon, Dijon, Lille, Limoges, Nice, Orléans-Tours, Poitiers, Reims, Rouen et Strasbourg. Les autres académies, dont les trois franciliennes (Paris, Créteil, Versailles), sont en revanche en congés.

Bien que reçus à plusieurs reprises par le ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos, les syndicats lycéens estiment évidemment avoir obtenu une "fin de non-recevoir" concernant les postes. Ce sera le cas aussi longtemps que les organisations lycéennes qui ne représentent au maximum que 12.000 des deux millions d’élèves prétendront –au nom de la démocratie !- imposer le retour dans la rue –par la force- sur ce que les représentants du peuple ont déjà voté !
"Le gouvernement reste sourd aux revendications lycéennes, alors que le mouvement dure depuis maintenant plus de trois semaines et ne cesse de prendre de l'ampleur", affirme l'Union nationale lycéenne (UNL).
Depuis le début du mouvement, le 27 mars, il y a donc plutôt un mois que trois semaines, la mobilisation a été essentiellement francilienne, les premiers cortèges en province n'ayant fait leur apparition dans quelques villes que le 8 avril, mais l’essoufflement du mouvement inquiète Lecoultre. A Paris, les manifestations ont pris de l'ampleur, passant de 2.000 lycéens le 27 mars à 20.000 le 15 avril, avant de retomber à 13.000 manifestants jeudi dernier. "Je pense que la journée de mardi marquera vraiment le début de la mobilisation en province", a espéré lundi le président de l'UNL Florian Lecoultre, en croisant les doigts, a déclaré à PaSiDupes un témoin qui a souhaité garder l'anonymat (comme c'est l'usage!)... Il doit toutefois miser sur le moyen terme car le calendrier des mobilisations ne cesse de s'allonger, comme si la province rechignait autant que l'Ile-de-France… Outre la journée de mardi, des manifestations lycéennes sont en préparation également pour jeudi prochain selon les syndicats, ce qui les mène à l'Ascension, à moins qu'ils n'y ait vu que le ... 1er mai !

Du côté des enseignants, on se garde bien de perdre des journées de salaire, on n'est pas ouf ! Les professeurs-éducateurs agitent les lycéens sans prise de risque, mais cette lâcheté n’a qu’un temps si on veut être crédible. Certes, il est pratique d’entretenir chez les élèves l’illusion que c’est leur grève, mais ils commencent à s’épuiser à alimenter courageusement le mécontentement de mineurs, mais le moment est venu d’arrêter de se dissimuler sournoisement à la vue de l’opinion et de se mobiliser ! Ils mènent une certaine agitation sporadique et locale depuis le début du mois de mars, mais le SNES-FSU prend le risque d'appeler enfin à une journée nationale d'action le mardi 29 avril. C’est un test indicatif de leur motivation, car ils ne semblent pas mûrs pour une grève.

Il est prématuré également de parler de mouvement unitaire. Le Syndicat des enseignants-UNSA (SE-UNSA) propose une journée nationale de grève le … jeudi 15 mai, alors que la Fédération syndicale unitaire (FSU) a déjà appelé à une journée de mobilisation ce jour-là, ainsi que le 24 mai. Une manifestation nationale pour la défense de l'Education est également en préparation pour le dimanche 18 mai à Paris.

Le joli mois de mai
Outre les ponts des 1er et 8 mai (deux fois trois jours = 1 semaine) et les 29 avril, 15 mai, 18 mai et 24 mai, nous arrivons à 10 jours, soit plus d’ 1/3 du mois ouvré ! C'est bon pour le pouvoir d'achat !
Si personne, hormis Sa Cynique Majesté Royal, ne pouvait prévoir et effacer les effets conjugués de la crise financière internationale, des augmentations sidérales du pétrole et du dollar, mais aussi des matières premières agricoles, la gauche se paie le luxe de peser davantage –et à nos frais- sur l’économie du pays. Responsable et juste, la gauche croit-elle servir le pays?
Et jouer un rôle constructif ? Cette gauche vertueuse, qui se targue de tellement bien comprendre les jeunes, serait-elle restée adolescente et une gauche adolescente de casseurs?

Les lycéens en révolte manquent une nouvelle fois l’occasion de se distinguer de leurs parents : ils ne feront pas mieux que leurs aînés.

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