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mercredi 30 avril 2008

Etudiants fantômes : les salariés doivent-ils les entretenir?

Pécresse veut en finir avec les «étudiants fantômes»

Les étudiants fantômes pourraient bientôt ne plus hanter les facs.

La dotation de l'État aux universités devrait désormais être fonction du nombre d'étudiants présents jusqu'aux examens. Et non plus calculée sur les seules inscriptions en début d'année.
C'est donc tout le système de financement des universités qui doit être revu. La dotation globale annuelle versée par l'État et le système d'allocation des moyens accordés, dit «Sanremo», devraient en effet être modifiés en profondeur pour commencer. Des propositions d'une mission d'évaluation de l'Assemblée Nationale et d'une mission parlementaire du Sénat sont attendues d'ici cet été.
«Il faut veiller à ce que les critères de financement soient plus justes», insiste Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur. Avec le mode de calcul de Sanremo, basé notamment sur le nombre d'étudiants inscrits et sur la superficie des bâtiments, certaines universités ont parfois la tentation de ­«faire du chiffre» en attirant un maximum d'inscrits. Un président d'université estime que des milliers d'étudiants «courants d'air» s'inscrivent ainsi chaque année en fac. De plus, la prime aux effectifs nombreux conduit certaines universités «à attirer beaucoup d'étrangers sans trop vérifier leur niveau».

Des aberrations
Entre 10 et 20 % des étudiants inscrits en littérature à la Sorbonne (Paris-IV) en premier cycle ne mettent jamais les pieds en cours, selon un rapport du comité national d'évaluation datant de 2006. Le CNED devrait correspondre davantage à leur besoin (lien )… Une situation analogue est relevée dans les filières préparant à des diplômes de langues rares. Beaucoup d'étudiants prennent une inscription administrative pour obtenir une convention de stage réclamée par les entreprises. D'autres cherchent à bénéficier de la Sécurité sociale, d'une mutuelle ou des réductions qu'offre la carte d'étudiant. Et c'est tout bénéfice pour l'université qui empoche environ 150 euros par inscription.

Correctifs aux aberrations
Ce ne sont pas des propositions de l’UNEF…
Valérie Pécresse propose de tenir compte des performances des universités pour leur financement. Elle souhaite que celui-ci soit calculé «comme tout le reste de l'Europe, sur le nombre d'étudiants qui passent un examen et pas sur le nombre d'inscrits». Répressif ou logique ? Aujourd'hui, assure-t-elle, «on a des amphis pleins en début d'année et vides à la fin. Et en grève au milieu. Les esprits critiques disent que les étudiants sont des numéros mais ce sont des chiffres et ils vivent dans l'anonymat le plus complet», s'insurge-t-elle. Dans la clandestinité, en fait. «Il faut un intérêt financier pour les universités à amener les étudiants jusqu'à leurs examens.» Ni les syndicats étudiants , ni les étudiants ne sont d’ailleurs perdants.

Autre type d’aberration, selon la ministre qui semble faire son métier…
Depuis vingt ans, les grandes universités scientifiques, particulièrement avantagées, ont bénéficié d'une hausse de 18 % des emplois d'enseignants-chercheurs alors que leurs effectifs n'augmentaient que de 8 %. Certaines universités bénéficient ainsi d'une dotation annuelle trois fois supérieure à celle des autres ! Et il en demandent encore plus…
Des correctifs
Pour Bernard Saint-Girons, directeur général de l'Enseignement supérieur, le nouveau modèle, plus juste, «devrait permettre de corriger les inégalités historiques de dotation entre les universités, même si l'objectif n'est pas de lisser tous les écarts». Une université littéraire n'a pas les mêmes coûts qu'une université scientifique. Et les frais engagés par une université composée de vieux bâtiments du XVIIIe siècle, n'ont rien à voir avec ceux d'une autre dont les locaux n'ont que quatre ou cinq ans.
Certaines ont aussi de grosses dépenses liées à des problèmes de sécurité. Mais il va falloir convaincre des présidents d'université qui, s'ils ne sont pas hostiles à des modifications du système, déjà plusieurs fois toiletté, accepteront difficilement de voir leur dotation baisser alors qu'ils s'estiment tous sous-dotés…

Quand réforme est synonyme d’assainissement…
Les parties prenantes préféreront-elles camper sur leur tas de détritus passés ?

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