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dimanche 9 décembre 2007

Vous pouvez faire l'économie du bouquin de Royal

Tout est là…
L'autopsie de la défaite de Marie-sEGOlène Royal n'apprend rien. Sa seule faute ? N’avoir pas pu rassembler les éléphants, confesse-t-elle. Fin!
Le plus souvent, elle parle d’elle à la troisième personne, la 3° personne de majesté!. Mais qu’on ne s’y trompe pas, la prose de Royal est le récit ô combien subjectif et mesquin de sa campagne. Comment la candidate a vécu ce long duel avec Nicolas Sarkozy mais aussi, voire surtout, comment elle a ressenti ces mois de guerre fratricide avec ses rivaux du parti socialiste, et même le premier d’entre eux, François Hollande : Royal étale ses stigmates sous les yeux des Françaises et des Français qui l’ont observée et lui ont inspiré ce titre qui rappelle Barbara. Avec elle, elle partage un tempérament d'artiste, des fiches en guise de partitions et de péripatétiques méthodes de racolage.
Pas de vraies révélations, sinon quelques détails croustillants à propos d’événements sur lesquels le voile avait déjà été levé. Oui, elle avait bien proposé le poste de Premier ministre au centriste Vladimir Bayrou, le bien élu.
Le récit qu’elle livre du rendez-vous manqué avec le « troisième homme » est savoureux. Le téléphone n’étant « pas très sûr », elle se rend un soir tard chez lui. Lorsqu’elle arrive en bas, dans une rue déserte mais familière du populaire… VIIe arrondissement parisien,où elle partage une SCI, François Bayrou change soudain d’avis. « Ne montez pas », lui dit-il. « Il y a des gens dans la rue. » « Comme un amoureux qui craint la panne ou comme un adultère risqué », commente Royal, en bonne professionnelle de l'homme moyen, ou centriste. Le « ticket Royal-Bayrou », qui devait être annoncé lors du débat télévisé d’entre-deux-tours face à Nicolas Sarkozy, ne sera donc jamais proposé.
Michel Rocard lui a bien demandé de se désister, à deux jours du dépôt des candidatures au Conseil Constitutionnel. La scène que raconte Sa Cynique Majesté Royale est décoiffante. « Tu vois, j’ai les sondages, tu dois te retirer », lui balance l’ex-Premier ministre, proche de Bayrou. Préméditait-il de se désister pour Vladimir Bayrou? Rocard lui explique qu’il n’y a qu’une solution : qu’il se présente à sa place ! « Est-ce que tu me conseilles d’expliquer cela parce que je viens de découvrir ma nullité ? » lui rétorque la candidate, médusée.
Sa Cynique Majesté Royal ne s’exempte pas d’autoflagellation 'soft'. Voyez plutôt comment elle s'applique le fouet, avec volupté! Le rythme de sa campagne, admet-elle, n’était pas toujours le bon. Trop de temps consacré aux préliminaires de la phase participative . Mais sa seule faute, estime-t-elle, est de n’avoir pas pu rassembler « un nombre respectable [ambigu...] de ténors socialistes prêts à partir la fleur au fusil ». Après les taxis de la Marne, le Chemin des Dames, et Verdun, néanmoins!
Elle ne leur épargne d’ailleurs rien, à ces éléphants. Pas d’indulgence ni pour Laurent Fabius, qui « regardait sa montre dans les meetings », ni pour Dominique Strauss-Kahn, « qui levait les yeux au ciel ». La maîtresse les trouve inattentifs et insolents, mais ne leur accorde aucune bonne raison... Lucide? Ces deux-là, juge-t-elle, lui ont si bien savonné la planche durant la primaire que l’équipe de l’UMP n’a plus eu ensuite qu’à reprendre leurs critiques. La droite aurait donc été à court de critiques? Pas de scrupules non plus à attaquer Lionel Jospin (« l’homme du déni permanent ») qui l’avait durement malmenée dans son livre. Et pas de mansuétude pour le premier secrétaire François Hollande. Son ex-compagnon ne lui a pas mis des bâtons dans les roues, non. Mais pour le reste… « La candidate n’a pas trouvé d’épaule pour se lâcher », dit-elle.
Jean-Pierre Chevènement et Bernard-Henri Lévy sont parmi les rares qui trouvent grâce à ses yeux. Elle vante le « panache » du premier et les mots gentils, bien qu’exagérés, précise-t-elle par coquetterie, du second : « Vous êtes d’une beauté extrême. » Il n'a pas dit 'naturelle', toutefois...
Dans un chapitre intitulé L’histoire véridique des bourdes qui n’en étaient pas[elle a sa vérité], Sa Cynique susnommée revient sur les faux pas qui lui ont tant coûté. Mais de la « bravitude » au nucléaire civil iranien en passant par la justice chinoise point trop expéditive à son goût, c’est à chaque fois pour imputer ces 'malentendus' à la désinformation ou au traitement de « défaveur » dont elle se croit victime.Malgré des sondages flagorneurs. "A-t-on relevé les mêmes erreurs chez Nicolas Sarkozy?" se plaint-elle. Mais a-t-il cartonné comme elle?
Si elle confesse ses erreurs, la pauvre femme dans un monde de brutes pointe aussi le rouleau compresseur de l’adversaire. Quel décalage, avoue-t-elle, entre l’investiture « mussolino-berlusconienne » de Nicolas Sarkozy et sa propre image le même soir, au « Vingt heures » : dans la France profonde, elle portait un agneau dans les bras!… Une icône!
Mais de toutes ces épreuves surgira la force, veut croire l’ancienne candidate. Après tout, il ne lui a manqué qu’un million d’électeurs. « Nous nous retrouverons! » menace-t-elle. Voilà ses rivaux prévenus pour 2012.

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