POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

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mercredi 5 septembre 2007

Les rebelles du Paris-Bamako sont blanchis

Une énorme intox incitant à la défiance citoyenne
Des non-dits inquiétants sur l’état de la justice et de la presse
Dans l'affaire des passagers rebelles du vol Paris-Bamako, la magistrate du tribunal correctionnel de … Bobigny a finalement décidé mardi matin de relaxer Marie-François Durupt et Youssouf Soumounou (un autre passager, Malien), qui avaient incité à la rébellion face à l'expulsion de deux sans-papier maliens -en situation irrégulière- à bord d'un vol d'Air France, le 28 avril dernier, au point que leur intervention, ‘énergique’, avait conduit la police à renoncer à cette reconduite à la frontière.
"Je recommencerai", a lancé Marie-Françoise Durupt à l'énoncé de ce jugement. Cette passagère qui défie la loi est soutenue par le Réseau Education sans frontières (RESF). Elle est passée en jugement le 3 juillet, pour avoir incité « directement MM. Ibbrahima Diakité et Samba Fofona, deux clandestins Maliens reconduits à la frontière, ainsi que les autres passagers du vol d’Air France, à la rébellion, par des cris et des discours publics en vue de faire opposer une résistance violente à des personnes dépositaires de l’autorité publique ». Que sont devenus l’ordre public et l’autorité publique ?
L'avocat de l'inculpée, Maître Herrero, avait politisé les débats à l’audienceen demandant à la justice de se prononcer non pas sur les faits de rébellion, mais sur la liberté d’expression. Opprimés dans leur pays, les Maliens seraient opprimés en France et leur protectrice aussi. Celle-ci avait rappelé que le devoir de résistance à l’oppression est inscrit dans la constitution et demandé aux juges de prendre une décision d’une haute portée symbolique en reconnaissant aux citoyens le droit de parler et d’exprimer pacifiquement leur désaccord en démocratie.
Autrement dit, des militants s’opposent à la volonté du peuple et de leurs représentants au Parlement, mais aussi au Conseil Constitutionnel qui n’a pas jugé de l’anti-constitutionnalité de la loi que les activistes radicaux contestent, comme le reste.
Sans suivre explicitement la défense sur ce terrain, le Tribunal a prononcé ce matin, 5 septembre, une décision de relaxe, estimant en substance que les propos reprochés « ont bien participé à l’échec de la mesure d’expulsion », mais qu’ils étaient d’abord « l’expression d’une vive émotion et d’une grande réprobation » et n’avaient pas pour but « d’appeler les passagers à s’opposer de façon violente ». L’autre passager a lui aussi été relaxé. On croit rêver, à moins que ce ne soit le juge…
La propagande trotskiste affirme que sa militante n’est ni une personnalité, ni une activiste, et assure qu’elle n’est qu’une citoyenne comme beaucoup d’autres : une manière de suggérer que n’importe quelle ménagère peut meubler sa retraite en s’opposant à la loi et aux expulsions.
Cette décision de justice est une défaite pour la démocratie : elle encouragera les Français non seulement à la défiance citoyenne, voire à la révolte passive, mais plutôt à la rébellion active vis-à-vis des forces de l’ordre. Ainsi, d’une part les élus et la police sont réduits à néant et d’autre part, la volonté de la majorité des Français est bafouée dès lors qu’une poignée de révolutionnaires s’oppose à l’application de la loi démocratiquement votée. Des groupuscules décident pour le plus grand nombre si le droit d’asile ou celui de vivre en famille s’applique et à qui, au mépris de l’équilibre sociaux économique de ce pays. Ils méprisent la population française en situation régulière.
Les révolutionnaires (communistes, trotskistes, anarchistes,…) tentent de déstabiliser le pays au nom d’une solidarité qui s’applique à des clandestins qui veulent s’infiltrer dans votre communauté, contre notre volonté et, on le voit, par la force. Avec la complicité de citoyens comme de ressortissants français d’origine étrangère, ils cherchent à développer le mouvement illégal de soutien dans les écoles ou dans les quartiers. Et une certaine justice œuvre solidairement.
Le Réseau Education Sans Frontières continuera donc à s’y employer ! Il sera dans les semaines qui viennent aux côtés de tous ceux qui ont été poursuivis pour leur action solidaire, qu’il s’agisse des héros de la révolution, Florimond Guimard à Marseille, de Khadîdja à Bobigny, de François Auguste à Lyon, ou encore, au delà de nos frontières, de ces 7 marins emprisonnés à Agrigente pour avoir sauvé d’une mort certaine 44 migrants perdus en Méditerranée… Cet activisme se poursuit à l’échelle internationale.
Des témoins au-dessus de tout soupçon ?
Passons sur le fait que Le Monde présente le co-accusé Malien de la 'solide' sexagénaire à "la mise modeste, en chemisier bleu ciel comme ses yeux" (Le Monde !) comme « un patron d'une société d'import-export jusque-là sans histoire » Mme Durupt est décrite comme une innocente ‘grand-mère de cinq petits-enfants’ qui n'aurait « pas l'allure d'une guerrière, ni d'un Spartacus en jupon, pas même d'une remuante ‘Mamie Nova’ », puisqu’elle est ‘passionnée de jardinage’ ! Originaire de Saint-Nazaire elle est pourtant salariée de l'association … Léo-Lagrange, ce qui n’est pas anodin… L’objectivité du Monde est bien connue! D’ailleurs, si la vieille dame indignée prétend n'avoir "jamais manifesté dans la rue ni signé une pétition en faveur des sans-papiers", la révoltée tranquille de Saint-Nazaire avoue néanmoins qu’il lui est arrivé, "à titre personnel", d'aider des étrangers à régulariser leur situation. On apprend enfin que la dame qui déclare : "Je ne suis pas une délinquante, tout citoyen a le droit de dire ce qu'il pense de l'action de la police quand elle emploie des méthodes inhumaines", est… médiatrice de quartiers. Elle n’est donc pas engagée. La messe est dite.
Croyez-vous qu’il n’y ait pas lieu de prendre certains témoignages avec des pincettes ?
Une autre passagère, encore d’origine Malienne, qui a voyagé le 28 avril de Paris à Bamako sur un autre vol Air-France, était jugée le 3 juillet pour des faits identiques avec Kadidja, une militante APEIS mise en examen pour être également intervenue en novembre dernier dans les mêmes conditions sur un vol identique. On constate qu’il se trouve toujours des militants parmi les voyageurs… Car l’APEIS (Association Pour l'Emploi, l'Information et la Solidarité des chômeurs et des précaires) fait partie des membres fondateurs de l’organisation altermondialiste… ATTAC (en 1998) et participa aux Marches européennes contre le chômage. Pourquoi pas, mais que la presse ne nous présente pas les situations de manière tronquée.

Le premier témoin, Laurent Cantet, est un réalisateur français né 1961 à … Melle (Deux-Sèvres) : ce n’est pas de chance, mais ça ne s’invente pas ! Il se fait bientôt remarquer grâce à une paire de courts métrages dans lesquels apparaissent déjà ses thèmes fétiches, les relations familiales et la lutte des classes, dans par exemple 'Tous à la manif' (Prix Jean-Vigo 1995). Examinant, les rapports sociaux dans une usine et une relation père/fils, le film joint la force du documentaire à celle du mélodrame. De là à penser que ce militant était en mission sur le Paris-Bamako... La question du travail est encore au coeur d’un deuxième long métrage. Avec son troisième film, il "met en regard la misère sociale des uns et la misère sexuelle des autres", nouvelle manière pour lui d'articuler l'intime et …le politique.
Ce cinéaste, Laurent Cantet, était à bord d’un autre vol Paris-Bamako, celui du samedi 26 mai. Le climat passionnel plus que compassionnel, explique la subjectivité des réactions et récits des uns et des autres, dont cet artiste. Cantet affirmait avec l’objectivité que lui confère son engagement politique, que les réactions de protestations étaient unanimes chez les passagers proches du siège de Salif Kamaté, le Malien qui devait être expulsé, lequel est assisté depuis par un représentant de … Médecin du Monde. « Je n’avais jamais vu de faits aussi violents dans ma vie, raconte-t-il. Le pire, ce fut quand nous nous sommes rendu compte, lors de l’évanouissement, que la police commençait à être débordée. D’autant que des passagers disaient :"Il est mort, il est mort." J’ai été écoeuré par cette réaction policière qui a tenté de justifier ses actes en expliquant qu’ils avaient affaire à un multirécidiviste. Il n’y a aucune situation qui puisse justifier ces méthodes. » A part la violence des activistes que la presse appelle ‘aggressivité’?
Sujette à caution aussi, selon le second témoin, l’assistant de …Laurent Cantet, serait l’attitude du commandant de bord (il faut en conclure qu'il n'adhère pas à ALTER...): « Il s’est tourné vers nous, vers les passagers, pour nous appeler au calme, alors que les violences étaient dans notre dos et qu’elles venaient de la police », soutient Michel Dubois, passager justement le plus proche de Salif, qu'il épaulait probablement, débarqué et placé en garde à vue. Laurent Cantet s’interroge sur la revendication de certains des syndicats d’Air France, compagnie nationale, et de RESF pour que la compagnie cesse de se faire la complice du ministre de l’Intérieur. En attendant, effectivement, d'autres syndicats demandent que soit respectée la sécurité des passagers que perturbent les révoltés. Conjointement, RESF réclame qu’Air France prenne ses responsabilités, en appelant à l’insubordination des personnels navigant, militants du syndicat extrémiste Alter, que PaSiDupes a déjà présenté (voir libellé).
Les inculpés se trouvaient-ils dans l’avion par hasard, ou à point nommé ? RESF paie-t-il le prix des billets de certains passagers ? Question innocente… puisque les coups ne sont pas montés : nous avons à faire à des novices de la rébellion, mais que soutient la LCR !

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