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vendredi 6 avril 2007

Maître Jean-Pierre Mignard

Le pittbull des Ségollande:
le démocrate poursuit leurs opposants.
Carte d'identité de Jean-Pierre Mignard
Il naquit dans la paisible ville bourgeoise de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) en 1951. En 1974, il devint avocat au barreau de Paris.
Candidat PS en 1993, il est battu au second tour des élections législatives (à Cosne-sur-Loire dans le Morvan, non loin des terres de Mitterrand ou Bérégovoy).
En 2006 il saisit l’opportunité de l’ouverture d’un de ses nombreux cabinets à Clichy-sous-Bois au cœur de la Seine-Saint-Denis agitée.
Le militant avocat
Militant socialiste de longue date (ancien proche de Delors), parrain de deux enfants de François Hollande et Marie-sEGOlène Royal, cet avocat politique est surnommé par Le Monde, l’avocat des princes et des banlieues :
Il a d’une part défendu Edwy Plenel dans l'affaire des écoutes de l'Elysée, et la Ville de Paris dans celle du financement du RPR;
il fut aussi l'avocat d'étudiants dissidents chinois de Tienanmen à Pékin.
En 2005, il s’est d’autre part proposé comme avocat des familles des deux jeunes, morts dans un transformateur EDF (Seine-Saint-Denis, département largement investi par le PS et inaccessible aux autres : l’ordre juste comporte cette variante démocratique de l’exclusion). La mort de Zyed Benna et de Bouna Traoré dans un transformateur, le 27 octobre 2005, à Clichy- sous-Bois, avait déclenché trois semaines d'émeutes. Deux policiers, Sébastien Gaillemin, 33 ans, et Stéphanie Klein, 29 ans, ont été mis en examen, mercredi 7 février, pour « non-assistance à personne en danger» dans l'enquête, désormais close, sur la mort de deux adolescents électrocutés dans un transformateur à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le 27 octobre 2005, après avoir été poursuivis par la police.
Quant à lui, il poursuit les opposants à ses copains Hollande et Royal.
Selon le site du Nouvel Observateur, François Hollande a chargé son avocat, Me Jean-Pierre Mignard, de porter plainte contre Jacques Godfrain et les différents sites affirmant que le couple ne paie pas l’ISF. Car le premier secrétaire du PS, qui avait affirmé le 11 juin 2006 sur France 2 "ne pas aimer les riches", acquitte bien l’ISF. Le couple posséderait une maison à Boulogne (Hauts-de-Seine), ainsi que deux résidences à Mougins (Alpes-Maritimes) et à Melle (Deux-Sèvres), la circonscription de Ségolène Royal.
Le Cher Maître secret
La Seine–Saint-Denis, terre d’élection pour ce nanti de St-Cloud, c’est « une terra incognita, quelque part au-delà du périph', qu'il ne savait "même pas placer sur une carte", concède Le Parisien. Mais quand il rentre à son cabinet de la place Vendôme (place des bijoutiers de grand luxe!), selon Le Monde, il fait le serment d’ouvrir, après Paris, Lyon et Marseille, un cabinet à Clichy-sous-Bois : vocation tardive, esprit d’aventure ou filon médiatique et … politique? Deux années suffiraient-elles à la préparation d’une candidature exotique aux législatives ?
Le Monde poursuit : « Catholique convaincu, fidèle de la messe de l'abbé de la Morandais, Jean-Pierre Mignard aime les voeux et les rédemptions. "Je m'enlisais dans mon confort. Ces gamins m'ont sauvé la vie." Trente ans, déjà, qu'il avait quitté le cabinet du boulevard Ornano, ce "phalanstère" gauchiste monté en 1973 par Henri Leclerc, son "maître", et qu'il a fini par quitter avec d'autres. "Le couple père-fils devait exploser. Jean-Pierre ne pouvait pas rester dans l'ombre", juge aujourd'hui Me Olivier Metzner.
L'utopie a vécu. Après les objecteurs de conscience, les autonomistes bretons ou les étudiants dissidents chinois de Tiananmen, il s'est fait un nom et se met à collectionner les clients les plus prestigieux : partie civile contre la Mairie de Paris dans l'affaire des emplois fictifs, avocat du Monde dans le procès dit "des écoutes de l'Elysée", etc. En cet été 2005, trois mois avant les fameuses émeutes de banlieue, il a pourtant une étrange impression de vide. L'historien et ancien conseiller de l'Elysée Jean-Michel Gaillard vient de mourir. C'est le premier de la bande des "Transcourants", mouvement lancé fin 1984 à l'intérieur du PS, qui s'en vient à manquer. Le voilà avec Jean-Yves Le Driant, François Hollande et Jean-Pierre Jouyet à la Coupole, avant l'enterrement, fragments désolés de ce drôle de pseudonyme - Jean-François Trans - qui leur servait naguère à signer de vibrants appels à moderniser la vie politique. "C'était Vingt ans après, un mousquetaire en moins. Une scène de Dumas. On a eu besoin de se tenir chaud." Et de revenir en arrière.
"Quand j'étais petit, je voulais être cardinal ou général. Je ne suis ni l'un ni l'autre, mais j'ai choisi un métier de robe. Je suis costumé", sourit Jean-Pierre Mignard. Après "trente ans de barreau et vingt-sept ans de politique, en comptant les points PSU", ses amis l'entendent encore dire : "J'aurais adoré avoir trois vies." En attendant, il remplit la sienne. Quinze ans d'enseignement à Sciences Po, en droit des médias, un doctorat - "cybercriminalité et cyberrépression" - en 2004. Une quête théologique, aussi, qui occupe une bonne partie de sa vie, entre week-ends chez les prêtres de l'Emmanuel, conseils d'administration de Témoignage chrétien et défense du pacs dans les colonnes de La Croix. "Mon christianisme, c'est Clavel ou de Lubac. Je ne suis pas un fils obéissant de l'Eglise. J'ai une conception libératrice du péché." Tiers-mondiste ?
Et puis, bien sûr, il y a la politique [instable]. Ancien jeune cadre du PSU, avant de devenir rocardo-deloriste, le jeune Mignard a tenté sa chance aux législatives de 1993, à Cosne-sur-Loire, dans les confins du Morvan, où il a passé son enfance. C'est l'année noire de la gauche, et Mignard s'en sort plutôt bien : 49,33 % des voix. "Les mitterrandistes n'ont pas pleuré le jour de sa défaite", se souvient François Hollande. Quoique président du club Témoins, en 1998, Mignard quitte officiellement la politique, mais continue à la tutoyer. De près. A la barre, d'abord, où, dans les plis de la jurisprudence, il la traque toujours. "Jean-Pierre est toujours intervenu aux marges entre la politique et le droit", relève Me Thierry Marembert, associé de Georges Kiejman. En 1986, après la mort de Malik Oussekine, il crée, avec Bernard Kouchner et l'avocat Francis Teitgen, des "casques blancs" pour surveiller les manifs. Le voilà aujourd'hui qui défend la région Bretagne, dont les côtes ont été souillées par la marée noire de l'Erika. "Evaluer le préjudice écologique, c'est nouveau. Il est toujours à la pointe de l'invention", admire Me Metzner.
Parrain de deux des quatre enfants de François Hollande et de Ségolène Royal, Jean-Pierre Mignard a gagné, depuis un an, un nouveau rôle. Il appartient désormais à cette catégorie de personnes qui deviennent, nolens volens, les oracles de leurs amis puissants. Car Jean-Pierre Mignard partage, depuis toujours, l'intimité du couple. Il se souvient des longues réunions, dans l'ancien appartement de la rue de Rennes, quand, "avec François, Le Driant et Gaillard, on refaisait le monde à table, et qu'elle écoutait, l'oeil malicieux, sur le canapé". [femme soumise ?]
C'est lui qui souffle à Ségolène son attaque mémorable, lors de la primaire de 1995, entre Henri Emmanuelli et Lionel Jospin, "deux trains (...) lancés l'un contre l'autre. Ecartez-vous des voies !", et lui inspire parfois ses appels au peuple. "Jean-Pierre est un ami de François, mais la bonne vieille complicité, c'est avec Ségolène", décrypte un connaisseur. "Au fond, il pense aussi que François est devenu trop classique." [embourgeoisé ?] L'intéressé balaie avec un sourire les chuchotements de palais qui l'imaginent déjà, en cas de victoire de "Ségo", futur Garde des Sceaux. "Je suis maintenant convaincu que les élus font les meilleurs ministres. Eux seuls savent l'art du compromis nécessaire."
Avocat de Ségolène, il refuse aussi de s'imaginer en conseil de la possible présidente de la République. L'as du droit de réponse et la spécialiste du procès en diffamation: le tandem, il est vrai, a de quoi faire frémir la presse [et les bloggers, selon PaSiDupes et d'autres précaires du blog impudent]. Il préfère parler du bureau qu'il va ouvrir dans quelques jours à Clichy-sous-Bois, en face de la mairie. C'est Aude Evin, la fille de Claude, une jeune conseillère régionale socialiste de 35 ans, qui s'y installera. Il l'avait repérée en mai, lorsque, au nom du MJS, elle avait obtenu la suspension de l'arrêté anti-jeunes de Xavier Lemoine, maire (UMP) de Montfermeil. [Au PS, on coopte, démocratiquement : les amis de mes amis sont mes amis… L’ordre juste ! ]

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