POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

vendredi 24 novembre 2006

Royal : la langue de bois pour Les Nuls.
Marie-sEGOlène Royal s’est chargée de la réforme politicienne de la langue, à l’usage des élus socialistes.
Mais elle a cependant un petit souci : elle ne maîtrise pas elle-même ce langage assez peu usité à l’ENA, rue de Solférino, à Boulogne-Billancourt, dans le 7° arrondissement de Paris ou à Mougins. Consciente donc de son handicap, elle fait appel aux autres pour la rapprocher du peuple dont elle ne connaît pas plus les soucis quotidiens que la langue. Autrement dit, elle a exprimé le souhait d’être formée à la langue populaire.
Elle sollicite donc des élus de terrain une petite formation accélérée à l’art et la manière de tromper son monde. Car, selon elle, s’adresser aux électeurs suppose une maîtrise de la langue vulgaire, sans populisme aucun.
Lors d'un déjeuner, la candidate socialiste investie a incité près de 600 maires socialistes à lui faire part des préoccupations des Français et surtout des mots qu'ils emploient pour en parler. Elle a tout de suite donné un exemple de normalisation du langage de campagne: "Si je dis "la vie chère" au lieu de "pouvoir d'achat", ce n'est pas un hasard, a-t-elle insisté avant d'expliquer en substance que, "la vie chère", tout le monde comprend ce que cela veut dire, tandis que le "pouvoir d'achat", lui, dépend de statistiques de l'Insee qui s'obstine à le voir en hausse..." A l'avenir, les partisans de la Maréchale Me-Voilà-M'As-Tu-Bien-Vue devront, autre exemple, s'accoutumer à parler de "petites retraites" plutôt que de "pensions modestes" et ainsi de suite. Déjà le langage est sous surveillance. A cela près qu' aucun politiquement correct n’est prévu à la place de ‘baisse du chômage’ ou ‘réduction de la dette publique’… Et la démonstration tourne court : elle a dit tout ce qu’elle sait et ça ne suffit pas à rouler Mouloud, Fatima, Ginette ou Marcel dans la farine.
La nécessité faisant loi, elle ne craint pas de souligner le vide du programme socialiste en demandant à tous, de s'impliquer dans les forums participatifs sur les thèmes qu'elle avait énoncés la veille sur TF1 : l'éducation, l'"ordre juste" et la sécurité, la "vie chère" et l'environnement. Chacun est prié ensuite de lui envoyer des notes sur ce qu'il voit et entend jusqu'à la mi-janvier - période qui marquera la fin de la "phase d'écoute" de la candidate. George Orwell en jupons... L’entourage de ses dévôts, autant qu’elle-même, est en manque d’idées. Elle dépêche donc ses fermiers généraux dans la France profonde pour recueillir la contribution du Tiers Etat, au besoin en pillant les cerveaux et en rétablissant les feuilles de doléances. C’est la version ségoliste de la bonne vieille boîte à idées. On fait du neuf avec du vieux! La Maréchale Me-Voilà-M’As-Tu-Bien-Vue sèche sur tous les sujets et considère qu’un chef d’Etat peut appliquer les antiques recettes de cheftaine de Francs- et Franches-Camarades. A cela près, que la notion de franchise lui est étrangère.
Les plus naïfs sont sensibles au fait d’être placés au centre virtuel du dispositif de rabattage ségoliste, la plupart des maires se sont en effet déclarés satisfaits de leur feuille de route, qui précède celle qui a été confiée aux présidents de région socialistes jeudi 23. Naïfs, ces élus, car ils ne se sont pas demandé comment ils ont réussi depuis longtemps sans elle à capter la confiance des élécteurs socialistes : comme si le PS n’existait pas jusqu’à ce qu’il se dote de cette Circé. Mais quelques-uns confiaient aussi leur perplexité. "Incontestablement, elle a une vraie sensibilité populaire mais de là à dire que les gens ne comprennent pas "pouvoir d'achat"... Je suis un peu surpris par sa recherche de vocabulaire, ça me paraît très simplificateur" [ou méprisant?], témoigne, dubitatif, le maire anonyme d'une ville moyenne. Qu’il garde l’anonymat, sinon elle pourrait bien le changer en pourceau… Georges Frêche sert déjà de modèle !
Selon l'un des participants, Marie-sEGOlène Royal compte ainsi disposer de projets de loi préparés et quasiment prêts à l'emploi "dans les semaines" qui suivraient son accession à l'Elysée, en cas de victoire. Qu’il resterait à faire voter, à la condition toutefois que les Législatives lui assurent une Chambre bien rose. Elle n’aurait pas fini de leur faire suer le burnous ! Les députés et sénateurs auront noté que, déjà placés sous la surveillance de 'jurys populaires', ils seraient même privés de leur pouvoir de proposition des lois!
Selon Patrick Mennucci, proche de Dame Royal, la candidate socialiste envisage d'aller plus loin et de constituer "un comité de 30 élus de tous niveaux" qui se réunirait "tous les 15 jours pour évaluer la campagne et faire remonter les réactions de la population". Une sorte de "jury citoyen", a assuré Mennucci, le porte valises de la députée des Deux-Sèvres. La réunionite… ou le maillage du pays ?
Ses méthodes bousculent le parti, mais Catwoman ne compte pas changer quoi que ce soit à sa démarche qui, juge-t-elle, a déjà fait ses preuves dans l'opinion. C’est la méthode Coué : parler en lieu et place de l’opinion, tout en avouant qu’elle n’en connaît pas la langue : c’est la garantie d’un monologue, mais on sait aussi combien elle peine à débattre…. La candidate peut se montrer sourde, inflexible, souvent dure même. Avec le sourire ! Dînant la veille au soir avec son premier cercle de partisans, elle a lancé sèchement à l'un d'entre eux : "Si tu n'as pas le temps de me faire cette note (pour le lendemain), je demanderai à quelqu'un d'autre." Et un pourceau, un !
D’ailleurs, au final, elle décide seule, car Circé manipulait des philtres, si bien que la Maréchale met en place des filtres entre le peuple et sa grâce : la démocratie participative n’est qu’illusion.

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