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mardi 10 octobre 2006

Cachan : ce qu'ils en pensent.
A gauche

Jack Lang, député PS du Pas-de-Calais exprime sa "révolte" après la séparation de ses parents d'un enfant de deux ans, placé dans un établissement spécialisé tandis que le père et la mère, expulsés de Cachan, ont été internés dans un centre de rétention.
Il "conjure" le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, dans une lettre, de "mettre fin à cette situation". "Il faut urgemment que la famille Doumbia soit rétablie, et hébergée correctement".
Les parents Doumbia, de nationalité malienne, "ont accepté les hébergements provisoires proposés par la préfecture". Ils y ont été "interpellés, et internés au centre de rétention du Mesnil-Amelot" en Seine-et-Marne. (Mardi 5 septembre)
Julien Dray, porte-parole du PS : "Le ministre de l'Intérieur a pris la responsabilité d'expulser un squat (...) Il ironise à longueur de temps sur la responsabilité du maire de Cachan. Mais il y a une interpellation qui lui est faite et il y a la responsabilité de l'Etat. L'Etat ne peut laisser le maire de Cachan seul faire face au relogement des familles qui ont été expulsées". "Le maire de Cachan a pris ses responsabilités et a proposé une solution d'attente" en hébergeant les expulsés dans un gymnase de la commune. "Il y a maintenant une responsabilité particulière, celle de Nicolas Sarkozy et de l'Etat, qui est de trouver une solution". (Déclarations, lundi 4 septembre)
Stéphane Le Foll, directeur du cabinet du Premier secrétaire du PS français : "Le PS dénonce l'attitude du ministre de l'Intérieur, qui, lors de l'université d'été du Medef, s'est moqué de la misère de ceux qui souffrent aujourd'hui de la situation à Cachan". Le PS critique aussi l'attitude du ministre "vis-à-vis du maire de Cachan, totalement contraire aux principes républicains". (Déclarations, vendredi 1er septembre)
Les Verts sont "solidaires avec les 1.000 de Cachan", "les expulsions sans relogement sont une politique de surenchère inhumaine".
"La situation des '1.000 de Cachan'", expulsés d'un immeuble de la résidence universitaire le 17 août, "est le fruit de la brutalité gouvernementale à l'égard des sans-papiers et des migrants, mais également de l'ampleur de la crise du logement qui sévit en Ile-de-France et de la pauvreté dans notre pays". Pour eux, "les bénévoles, habitants du quartier et militants, associatifs, syndicalistes et politiques, ne sauraient en aucun cas pallier les carences de l'Etat". (Communiqué, mercredi 30 août)
Dominique Voynet, candidate des Verts à l'élection présidentielle de 2007 : "On laisse le maire de Cachan devant des problèmes énormes. Que l'Etat assume ses responsabilités. Le gouvernement a choisi de frapper les imaginations en expulsant Cachan, il doit trouver une solution pour les familles évacuées avant la rentrée de lundi". "Si on était dans un camps de réfugiés, on s'adapterait mais on est le quatrième pays le plus riche au monde. Ca fait des années qu'on alerte les autorités sur la situation du logement dans la région". (Déclarations, lundi 28 août)
Faouzi Lamdaoui, délégué national du PS chargé de l'égalité des chances et de la lutte contre les discriminations a "exigé" "la régularisation des familles" de Cachan, estimant que "le ministère de l'Intérieur multiplie les dérapages". Le responsable socialiste "condamne fermement cette expulsion autoritaire" qui prend des allures d'"opération-spectacle d'une violence démesurée".
"Le parti socialiste exige que l'Etat prenne ses responsabilités et fasse des propositions de relogement pour les familles concernées", "dix ans après les 'coups de hache' de l'église Saint-Bernard, la répression continue".
(Déclarations, mercredi 23 août)
Marie-Ségolène Royal, candidate à l'investiture socialiste à la présidentielle, a dénoncé "les expulsions tapageuses" de "salariés qui font un travail qui correspond à un besoin de l'économie française", à propos de l'évacuation du squat de Cachan. Les socialistes auront "à construire une société du respect, où l'on ne dresse pas les Français les uns contre les autres, où l'on n'invente pas au coeur de l'été des expulsions tapageuses comme celle que l'on vient de voir".
"On sait depuis deux ans qu'il y a un problème à Cachan, et en deux ans ce gouvernement n'a rien fait pour reloger des salariés qui travaillent pour la plupart, et dans des métiers que les Français ne veulent pas faire". "Mais qu'est ce que c'est que cette société qui jette à la rue des salariés qui font un travail qui correspond à un besoin de l'économie française?". "La façon dont on pourra sécuriser, apaiser les relations, respecter chacun dans ce qu'il est, c'est cela aussi qui nous fera construire tous ensemble une France forte et fière d'elle-même". (Déclarations, samedi 19 août)
Sergio Coronado, porte-parole des Verts, les expulsions montrent qu'après les déclarations du ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy sur les sans-papiers, "les travaux pratiques ont commencé". "Ces expulsions ne sont pas autre chose qu'une cynique gesticulation médiatique" et "ne représentent en aucune manière une issue permettant aux familles d'être relogées décemment et durablement".
En outre, "à presque deux semaines de la rentrée des classes, la situation scolaire des enfants devient plus que problématique", tandis que "pour la majorité des familles, c'est le cycle infernal des difficultés administratives qui va se poursuivre : sans logis, mais aussi sans papiers, elles ne peuvent pas en l'état bénéficier d'un accès au logement".
Pour les Verts, "le ministère de l'intérieur, en bloquant les régularisations, applique de fait une sorte de double peine" (Communiqué, jeudi 17 août)
La Ligue communiste révolutionnaire "condamne avec force" l'évacuation des squatteurs de Cachan, "nouvel épisode de la guerre aux pauvres, de la chasse aux sans-papiers auxquelles se livre une fois de plus Nicolas Sarkozy, ministre des expulsions".
"1.000 personnes dont beaucoup d'enfants ont été emmenées dans des cars vers des destinations inconnues, des hébergements provisoires", souligne la LCR, qui exige "un logement et des papiers pour tous". "Le gouvernement ferait mieux de s'en prendre aux spéculateurs immobiliers plutôt que de traquer des familles exclues pour des raisons financières du marché du logement", ajoute l'organisation trotskiste (Communiqué, jeudi 17 août)
Le Parti communiste français : "La décision de recourir à la force publique pour expulser ces familles, sans engager une procédure de relogement pérenne ni une régularisation est une véritable provocation". "Plus de 1.000 personnes, parmi lesquelles environ 200 enfants, sont dans ce squat. Près de la moitié sont des sans-papiers et les enfants sont scolarisés". "Cet acharnement à faire du chiffre dans l'urgence, sans se préoccuper de l'avenir de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants, à quelques jours de la rentrée scolaire est insupportable". "Cette expulsion à grande échelle marque le franchissement d'un pas supplémentaire dans la violence et l'irresponsabilité alors que chaque cas nécessiterait dignité, humanité et respect". (Communiqué, jeudi 17 août)
A droite
Yves Jégo et Christian Estrosi, députés UMP et ministre délégué à l'Aménagement du territoire, proches de Nicolas Sarkozy, sur l'initiative des footballeurs Lilian Thuram et Patrick Vieira qui ont invité des sans-papiers du gymnase de Cachan au match France-Italie : "On peut être un grand sportif et se révéler un piètre individu sur le terrain de la politique".
"Les footballeurs comme Lilian Thuram ont le droit d'adhérer au PS mais la politique, ce n'est pas seulement la médiatisation". Il a dénoncé "le message donné aux Français" puisque, selon lui, "ceux qui ont fraudé se voient en quelque sorte récompensés".
Estrosi a jugé l'initiative des deux Bleus "sympathique". "Mais qu'ils prennent garde à ne pas être manipulés par le Parti socialiste". (RTL et RMC Info, mercredi 6 septembre)
Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France, sur l'initiative de Lilian Thuram et Patrick Vieira, qui ont invité 70 immigrés sans papiers de Cachan au match France-Italie : "Thuram et Vieira peuvent aller plus loin et loger chez eux les sans-papiers de Cachan, les nourrir, leur fournir le gîte et le couvert. Il est toujours curieux de voir des milliardaires donner des leçons à la société".
"Les footballeurs sont faits pour jouer au football. Quand ils interfèrent dans la sphère politique, il faut qu'ils admettent qu'on leur réponde". Il a qualifié de "double scandale" la situation des sans-papiers de Cachan. Elle est pour lui le symbole du "laxisme migratoire" et provoque de l'"injustice" puisque, selon lui, l'Etat propose des logements sociaux à ces personnes sans papiers alors que, dans le même temps, "des foyers français attendent un logement social depuis cinq ou six ans". (RTL, mercredi 6 septembre)
Azouz Begag, ministre UMP délégué à la Promotion de l'Egalité des chances : "Je trouve dur que cette situation se produise quelques mois avant l'élection présidentielle.
Une nouvelle fois, et je vis cela depuis 25 ans, je constate que les immigrés et les pauvres immigrés de manière générale sont de la chair à canon électorale et je suis profondément heurté par la situation actuelle".
Lorsque le journaliste de TV5 lui a demandé "pourquoi? parce que le ministre de l'Intérieur est UMP et que le maire de Cachan est PS?", il a répondu: "oui, et je crois que profondément les gens qui sont au coeur de cette polémique ne s'intéressent pas au sort des immigrés et à leurs enfants".
"Alors j'ai envie de leur dire : laissez les élections se dérouler, et ensuite, dans la période de sérénité et de calme, nous parlerons de la situation de l'immigration et de son apport à la société française, de ces enfants, de ces immigrés qui ne sont pas régularisés".
Le ministre a souhaité, à propos des centaines de personnes immigrées encore installées dans un gymnase de Cachan, "qu'elles acceptent les propositions qui leur ont été faites, en particulier par le préfet, et surtout qu'elles refusent l'instrumentalisation politique". (TV5, mardi 5 septembre)
Hervé Morin, président du groupe UDF à l'Assemblée nationale : L'aide au développement est "la seule solution réelle" pour résoudre les problèmes liés à l'immigration. "La question est: est-ce que les pays riches vont continuer à laisser se creuser un peu plus le fossé avec les pays du Sud".
"Ce n'est pas, ni la double peine, ni telle ou telle mesure spectaculaire visant à expulser de tel ou tel squat". "Il faut que les pays riches mettent le paquet pour permettre à ces pays d'avoir un avenir, de pouvoir se construire". "C'est la seule façon pour résoudre réellement les problèmes".
Il faut "regarder en face les efforts que nous faisons pour essayer d'intégrer des immigrés qui arrivent chez nous, et avec lesquels nous avons les pires difficultés dans nos banlieues".
"Il vaudrait mieux faire l'effort chez eux, plutôt que se retrouver dans une situation difficile chez nous". (LCI, mercredi 30 août)
Nicolas Dupont-Aignan, député UMP et candidat à la présidence de la République : "La comédie de Cachan a assez duré: le gouvernement doit arrêter de ménager la chèvre et le chou".
"Alors que le simple respect des lois de la République devrait se traduire par l'expulsion des étrangers clandestins, ceux-ci prétendent négocier leur régularisation, invoquant la soi-disant dette de la France à leur égard pour cause d'histoire coloniale". Il s'est élevé contre "d'un côté des régularisations beaucoup plus nombreuses qu'on ne le dit, de l'autre des opérations médiatiques tout en muscle pour donner le change" et a demandé au gouvernement de "clarifier sa politique". (Communiqué, jeudi 24 août)
Guillaume Peltier, numéro 2 du Mouvement pour la France (MPF, villiéristes) a estimé que les expulsés du squat de Cachan faisaient "un bras d'honneur à la France" en refusant les propositions d'hébergement de l'Etat. Le refus de ces propositions est "indécent et inacceptable".
"Ce que l'on fait pour ces immigrés, aucune administration et aucun gouvernement ne l'a fait pour les Français". (Communiqué, mercredi 23 août)
Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur est revenu sur "le squat de Cachan", appelant à considérer le dossier "de manière objective : plusieurs centaines de personnes occupaient au péril de leur vie un lieu vétuste, insalubre, sans droit ni titre (et) il y avait eu une décision de justice".
"Qu'attend-on de moi ? Que je laisse faire ? Qu'attend-on du ministre de l'Intérieur ? Qu'il ne respecte pas une décision de justice ?". S'il est de son "devoir de tout mettre en oeuvre pour que des solutions de logement soient proposées aux personnes en situation régulière", a-t-il noté, pour les clandestins, "il est de ma responsabilité de faire appliquer la loi, (ils) ont vocation à regagner leur pays d'origine".
Il s'en est pris à ceux qui utilisent des "mots inadmissibles: assimiler la reconduite de quelques personnes à la déportation, c'est insulter la mémoire des familles qui ont connu ce drame". (Déclarations, mercredi 23 août)
Louis Aliot, secrétaire général du Front national : Les squatteurs "vont être relogés dans des hôtels ou des logements sociaux aux frais des contribuables français qui n'en peuvent plus d'assumer la politique d'immigration ruineuse du gouvernement UMP". (Communiqué, mardi 22 août)
Le Front National : L'évacuation du squat de Cachan constitue "une nouvelle manipulation politico-médiatique du ministre de l'Intérieur" Nicolas Sarkozy. Cette "manipulation" a été "menée en concertation avec les groupuscules gauchistes de soutien aux clandestins".
"Par cette opération, Nicolas Sarkozy se montre pour les naïfs comme celui qui lutte avec détermination contre l'immigration clandestine, et les trotskistes, relayés par les médias, renforcent cette image". "Chacun fait ainsi la promotion de l'autre, et le contribuable paye la note d'hôtel, sans que rien ne change dans le processus d'envahissement de notre pays". (Communiqué, vendredi 18 août)
Guillaume Peltier, porte-parole de Philippe de Villiers et numéro deux du MPF, considère qu'"évacuer un squat, c'est bien, mais reloger les sans-papiers dans des hôtels, c'est inacceptable".
Il s'étonne que le ministre de l'Intérieur "reloge les squatteurs dans un hôtel aux frais du contribuable français". Un rapport d'août 2005 a évalué le coût de ces hébergements à 300 millions d'euros annuels, affirme le MPF. (Communiqué, vendredi 18 août)
L'UMP, rappelant les incendies meurtriers qui s'étaient produits l'été dernier à Paris, a salué l'évacuation d'un squat à Cachan, par mesure "de précaution".
Yves Jego, secrétaire national de l'UMP, assure que cette mesure décidée "au titre du principe de précaution" était "destinée à protéger les centaines de squatteurs", du fait d'un "risque sérieux d'incendie". "Personne ne devrait avoir oublié les drames survenus il y a un an maintenant dans les squats parisiens", affirme l'UMP, estimant "regrettable que certaines associations cherchent à utiliser cette évacuation de précaution à d'autres fins". (Communiqué, jeudi 17 août)
(inspiré de nouvelobs.com du 06.09.06)

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